Du 16 au 20 juin, le rendez-vous mondial des vins et spiritueux s'est tenu à Bordeaux dans une ambiance quasi-euphorique. 53 000 visiteurs ont rendu visite à 2 230 exposants. Les affaires tournent.
Du 16 au 20 juin, le rendez-vous mondial des vins et spiritueux s'est tenu à Bordeaux dans une ambiance quasi-euphorique. 53 000 visiteurs ont rendu visite à 2 230 exposants. Les affaires tournent.
Le monde du vin et des spiritueux était-il en apesanteur lors de la troisième semaine de juin dans la capitale girondine? Dans l'apparence comme dans le business, on serait tenté de le croire : encore plus que d'habitude, nous avons vu des stands raffinés et très fréquentés et autour de tables plus discrètes, des contacts se nouer et des commandes se signer. Avec la meilleure volonté du monde, on avait du mal à rencontrer des mécontents. Vinexpo a si bien fonctionné que même ceux qui pensent avoir raté leur salon, doivent avoir des scrupules à l'avouer de peur de passer pour de mauvais professionnels... Dopé par la conjoncture bordelaise où la campagne de vente des grands crus en primeur a enregistré des hausses considérables, le plus grand rendez-vous mondial de notre secteur affichait une belle santé. ' On manque de vin, on n'a plus rien à vendre ', la phrase fut entendue de nombreuses fois. ' C'est à se demander si certains ne vendent pas déjà la récolte 1997 ', ironise même un observateur. Une quarantaine de pays producteurs était là (63 % des 36 600 m² de stands de Vinexpo sont occupés par la France). Tout le monde a pu observer à quel point la concurrence était vive sur le marché planétaire des vins et spiritueux où l'Hexagone demeure leader avec près de 50 % du gâteau en valeur. Les Chiliens, Sud-Africains et autres Néo-Zélandais ont toujours pour eux l'attrait de la nouveauté alors que les Espagnols et les Italiens (tiercé de tête avec la France des puissances exportatrices) ont l'impression d'être ' délaissés '. ' C'est fou l'énergie qu'on doit déployer pour qu'on reconnaisse simplement ce que nous sommes ', déplore-t-on du côté de nos voisins transalpins. ' C'est la quatrième fois que nous venons à Vinexpo, commente le patron d'une grande bodega argentine. Au début, c'était de la curiosité puis des 'dégustations intéressantes'. Cette année, ce sont les affaires. Les acheteurs se présentent en nous annonçant qu'ils sont en train de choisir leur fournisseur de vin argentin... C'est alors à nous de jouer. ' Ce salon a reçu des visiteurs de 125 pays! Sa vocation internationale s'affirme à un point tel que les exposants français regrettent parfois de ne pas voir assez d'acheteurs hexagonaux... D'après des chiffres encore provisoires, 53 000 visiteurs ont franchi les portes du salon, soit + 15 % par rapport à 1995 et 1993. ' C'est bien au-delà de nos espérances ', se félicitent les organisateurs. Les catégories professionnelles les plus représentées sont le négoce, les cafés-hôtels-restaurants (CHR), les grandes et moyennes surfaces (GMS), le duty-free, les agents commerciaux et les détaillants. 13 500 visiteurs étaient d'origine étrangère (+ 26 % sur 1995). Si les Allemands, Espagnols, Belges et Britanniques arrivent traditionnellement en tête, le boom vient des Etats-Unis (+ 25 %) et de l'Asie (surtout Hong Kong, Taiwan, Japon et Chine). Les premiers manquent de vin, les seconds le découvrent. Les acheteurs asiatiques étaient au coeur de bien des conversations. Des inconnus ont acheté des conteneurs entiers. ' Ils connaissent peu de choses au vin. Ils achètent du bas de gamme ou du très cher. Pour beaucoup, c'est une boisson de standing ', analyse un spécialiste. Les Asiatiques étaient choyés : ils étaient très présents lors des ballets d'hélicoptères, qui amenaient les VIP dans les châteaux du département, et dans les traditionnelles soirées, notamment à la grande fête de la fleur qui s'est tenue à Cantenac-Brown (Margaux). Pour les organisateurs de Vinexpo, l'Asie est un nouvel eldorado; ils y organisent même un salon l'an prochain (voir ' La tribune ' page 94). Il est aussi venu davantage d'acheteurs des pays de l'Est où tous les réseaux d'importation sont à construire. Certaines surenchères pratiquées lors de ce salon ne manquent pas d'inquiéter des négociants aguerris. ' Pour certains, c'est l'euphorie à l'exportation parce qu'ils font des 'coups'. Mais n'oublions pas que nous sommes dans une activité cyclique. Un ?coup? aujourd'hui peut se payer cher demain. Attention à ceux qui lâcheraient un client ancien pour un nouveau qui paie mieux. Nous, on préfère travailler dans le temps : c'est quand tout va bien qu'il faut préparer le moment où cela ira mal ', confiait ce ' sage ' du Midi qui pèse près de deux milliards de francs de chiffre d'affaires. La dixième édition de Vinexpo aura lieu à Bordeaux du 14 au 18 juin 1999.
Le monde du vin et des spiritueux était-il en apesanteur lors de la troisième semaine de juin dans la capitale girondine? Dans l'apparence comme dans le business, on serait tenté de le croire : encore plus que d'habitude, nous avons vu des stands raffinés et très fréquentés et autour de tables plus discrètes, des contacts se nouer et des commandes se signer. Avec la meilleure volonté du monde, on avait du mal à rencontrer des mécontents. Vinexpo a si bien fonctionné que même ceux qui pensent avoir raté leur salon, doivent avoir des scrupules à l'avouer de peur de passer pour de mauvais professionnels... Dopé par la conjoncture bordelaise où la campagne de vente des grands crus en primeur a enregistré des hausses considérables, le plus grand rendez-vous mondial de notre secteur affichait une belle santé. ' On manque de vin, on n'a plus rien à vendre ', la phrase fut entendue de nombreuses fois. ' C'est à se demander si certains ne vendent pas déjà la récolte 1997 ', ironise même un observateur. Une quarantaine de pays producteurs était là (63 % des 36 600 m² de stands de Vinexpo sont occupés par la France). Tout le monde a pu observer à quel point la concurrence était vive sur le marché planétaire des vins et spiritueux où l'Hexagone demeure leader avec près de 50 % du gâteau en valeur. Les Chiliens, Sud-Africains et autres Néo-Zélandais ont toujours pour eux l'attrait de la nouveauté alors que les Espagnols et les Italiens (tiercé de tête avec la France des puissances exportatrices) ont l'impression d'être ' délaissés '. ' C'est fou l'énergie qu'on doit déployer pour qu'on reconnaisse simplement ce que nous sommes ', déplore-t-on du côté de nos voisins transalpins. ' C'est la quatrième fois que nous venons à Vinexpo, commente le patron d'une grande bodega argentine. Au début, c'était de la curiosité puis des 'dégustations intéressantes'. Cette année, ce sont les affaires. Les acheteurs se présentent en nous annonçant qu'ils sont en train de choisir leur fournisseur de vin argentin... C'est alors à nous de jouer. ' Ce salon a reçu des visiteurs de 125 pays! Sa vocation internationale s'affirme à un point tel que les exposants français regrettent parfois de ne pas voir assez d'acheteurs hexagonaux... D'après des chiffres encore provisoires, 53 000 visiteurs ont franchi les portes du salon, soit + 15 % par rapport à 1995 et 1993. ' C'est bien au-delà de nos espérances ', se félicitent les organisateurs. Les catégories professionnelles les plus représentées sont le négoce, les cafés-hôtels-restaurants (CHR), les grandes et moyennes surfaces (GMS), le duty-free, les agents commerciaux et les détaillants. 13 500 visiteurs étaient d'origine étrangère (+ 26 % sur 1995). Si les Allemands, Espagnols, Belges et Britanniques arrivent traditionnellement en tête, le boom vient des Etats-Unis (+ 25 %) et de l'Asie (surtout Hong Kong, Taiwan, Japon et Chine). Les premiers manquent de vin, les seconds le découvrent. Les acheteurs asiatiques étaient au coeur de bien des conversations. Des inconnus ont acheté des conteneurs entiers. ' Ils connaissent peu de choses au vin. Ils achètent du bas de gamme ou du très cher. Pour beaucoup, c'est une boisson de standing ', analyse un spécialiste. Les Asiatiques étaient choyés : ils étaient très présents lors des ballets d'hélicoptères, qui amenaient les VIP dans les châteaux du département, et dans les traditionnelles soirées, notamment à la grande fête de la fleur qui s'est tenue à Cantenac-Brown (Margaux). Pour les organisateurs de Vinexpo, l'Asie est un nouvel eldorado; ils y organisent même un salon l'an prochain (voir ' La tribune ' page 94). Il est aussi venu davantage d'acheteurs des pays de l'Est où tous les réseaux d'importation sont à construire. Certaines surenchères pratiquées lors de ce salon ne manquent pas d'inquiéter des négociants aguerris. ' Pour certains, c'est l'euphorie à l'exportation parce qu'ils font des 'coups'. Mais n'oublions pas que nous sommes dans une activité cyclique. Un ?coup? aujourd'hui peut se payer cher demain. Attention à ceux qui lâcheraient un client ancien pour un nouveau qui paie mieux. Nous, on préfère travailler dans le temps : c'est quand tout va bien qu'il faut préparer le moment où cela ira mal ', confiait ce ' sage ' du Midi qui pèse près de deux milliards de francs de chiffre d'affaires. La dixième édition de Vinexpo aura lieu à Bordeaux du 14 au 18 juin 1999.