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Le business sans le panache

La vigne - n°101 - juillet 1999 - page 0

Le dernier Vinexpo du millénaire est encore une réussite commerciale. Si le marché mondial du vin reste très soutenu, le business à tous crins nuit à la convivialité.

Vinexpo est un salon professionnel, on y vient pour les affaires. L'édition 1999 du rendez-vous mondial des vins et des spiritueux, qui s'est tenu au parc des expositions de Bordeaux-Lac (Gironde), du 14 au 18 juin, a répondu plus que jamais à ce postulat. ' Au prix où l'on paie les stands, il faut rentabiliser ', constate un exposant français. 2 400 exposants, répartis sur 38 500 m², ont attendu les acheteurs de pied ferme. D'après les organisateurs, 55 500 personnes ont visité le salon (+6% par rapport à 1997), dont un quart d'étrangers. Cette édition fut celle de la consolidation, bien moins euphorique que 1997.Même si les affaires étaient là, nous n'avons pas ressenti le panache dû à cette fin de siècle et au produit festif qui est le nôtre. Vinexpo devient un salon comme les autres.Caractéristique principale de ce rendez-vous 1999, l'Asie n'a pas fait tourner les têtes, même si les visites des Japonais et des Chinois enregistrent de belles progressions. ' Au premier semestre 1998, c'était la folie, se souvient un producteur argentin. Maintenant, ils ont des stocks énormes et achètent moins. ' C'est surtout le cas de Taiwan. Mais l'important est que la consommation ne fléchisse pas. Rappelons qu'une deuxième édition V & S - clone local de Vinexpo - est prévue à Tokyo du 6 au 8 juin 2000, après le rendez-vous de Hong Kong il y a un an.'L'euphorie est aussi terminée pour nous, explique-t-on du côté chilien. L'expansion débridée, c'est finie, nous sommes en phase de consolidation.' Même si l'attrait de la nouveauté (productions des pays du Nouveau Monde) est toujours là, si l'on en juge par les files d'attente pour y déguster. A tel point que des nations comme l'Espagne et l'Italie regrettent de ne pas être considérés ' comme étant dans le coup ', malgré leurs efforts.Deuxième fait marquant : l'espace et la logistique. Avant l'ouverture, le président de la chambre de commerce de Bordeaux avait brandi la menace d'une délocalisation de Vinexpo si la manifestation ne réfléchissait pas à sa modernisation et à son agrandissement.Des centaines d'exposants potentiels sont sur une liste d'attente faute de place, le moindre centimètre carré est utilisé dans de nombreux stands collectifs, où les candidats affluent. La direction du salon, très sûre d'elle, sans doute un peu aveuglé par les sunlights, balaie l'argument d'un revers de manche : ' Hors de Bordeaux, Vinexpo n'existerait pas. Ce salon ne peut pas être celui de tous les producteurs du monde entier. Il faudra arrêter un jour. Nous sommes sur un marché industriel, il faut avoir les reins solides... Vinexpo doit rester le rendez-vous de l'élite '. Au niveau logistique, à signaler la présence de petits chariots élévateurs dans les allées le lundi matin, alors que messieurs Juppé et Glavany inauguraient la manifestation... Et si le succès rendait les organisateurs moins exigeants avec eux-mêmes?

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