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VENDRE - C'est tendance

ProWein s'impose comme le salon des gens heureux

Aurélia Autexier - La vigne - n°252 - avril 2013 - page 60

À trois mois de Vinexpo, le salon de Düsseldorf, en Allemagne, a affiché une offre innovante et une organisation de fer attirant 8 % de visiteurs de plus qu'en 2012. Le point sur les nouveautés des exposants français qui ont fait des affaires sans stress.

Dans la compétition qui oppose ProWein à Vinexpo, le premier bénéficie d'un atout essentiel pour un salon international : une organisation impeccable. Alors qu'à Bordeaux, exposants et visiteurs râlent contre les embouteillages, le wifi saturé et autres désagréments quotidiens, à ProWein, tout le monde se félicite de la logistique bien huilée. « Ici, c'est carré, efficace, sans bling-bling, résume Bertrand Girard, directeur général du groupe Val D'Orbieu-Uccoar. Nos rendez-vous sont à l'heure. Les journées sont faciles à organiser. Il y a moins de stress. »

Côté chiffres, ProWein 2013 a totalisé 44 000 visiteurs pour 4 783 exposants de 48 pays entre le 24 et le 26 mars dernier. Pour mémoire, Vinexpo 2011 avait dénombré 48 122 visiteurs pour 2 400 exposants de 47 pays. D'aucuns diront qu'à Düsseldorf, il y a « beaucoup de petits », tandis que Bordeaux rassemble « tous ceux qui comptent dans l'univers du vin et des spiritueux ». « Il faut être à Vinexpo. C'est important pour l'image », assure un négociant. Un autre ajoute : « Bouder Bordeaux pourrait être interprété comme un aveu de faiblesse par nos concurrents. Il faut montrer que l'on a les moyens… » Bref, il y a un brin de parade à Vinexpo mais beaucoup de travail à ProWein…

Signature bien française Rétro mobile

 PHOTOS A. AUTEXIER

PHOTOS A. AUTEXIER

Avec Les mobiles, la Compagnie rhodanienne (Gard), filiale du groupe Taillan (Gironde), joue sur le néo-rétro. La gamme présente une série d'étiquettes au design moderne, illustrant de vieux véhicules emblématiques de nos campagnes françaises. « Au départ, nous avons lancé un côtes-du-rhône rouge montrant un ancien modèle de tracteur. Le produit, vendu en Norvège, a très bien marché. Nous avons donc décliné le concept avec une camionnette, une 2 CV, etc. », raconte Thomas Giubbi, le directeur. La gamme comprend huit vins : deux AOC, un IGP et cinq vins de France avec mention du cépage.

Prix de vente départ cave à l'export : de 2 à 3 euros HT.

Signature bien française Effet cuir de luxe

Côté faubourg est une nouvelle gamme de vins lancée par les Vignerons de caractère (Vaucluse). Elle se compose de trois IGP Méditerranée (rouge, rosé et blanc) certifiés bio, mais « elle a vocation à s'étendre aussi à des AOC de la vallée du Rhône », selon Pascal Duconget, le directeur. Côté packaging, la cave joue sur les codes de la maroquinerie de luxe : étiquette effet cuir et impression d'une fausse surpiqûre. De quoi plaire à une clientèle féminine adepte des grandes marques de sacs à main…

Cette gamme vise le marché traditionnel.

Prix de vente conseillé : 6 euros TTC l'unité.

Signature bien française Quadrillé revisité

La tendance Douce France est aussi en vogue chez Val d'Orbieu-Uccoar (Aude) avec la gamme Petits carreaux destinée au secteur traditionnel. Composée de six vins IGP Pays d'Oc (cabernet-sauvignon, grenache noir, merlot, syrah rosé, sauvignon et chardonnay), elle met à l'honneur le motif quadrillé rouge et blanc, bien connu dans les années cinquante et soixante. La gamme se montre aussi pratique avec une ouverture par capsules à vis.

Prix de vente conseillé chez les cavistes : autour de 4,50 euros TTC l'unité.

Côté ambiance : les temps forts du salon La tablette attitude

C'est l'outil qui va bientôt s'imposer dans tous les salons de vente, car montrer de belles images est toujours plus convaincant que faire de longs discours. La tablette permet de présenter à ses clients des vidéos du domaine, des projets de maquette d'étiquette, etc.

Arnold Holzer, producteur autrichien, et sa jeune épouse font partie de la nouvelle génération qui a déjà adopté les habitudes de la communication numérique.

Côté ambiance : les temps forts du salon L'effervescence confortable

Belle idée d'Hervé Henrotte, avec son agence Winalia, spécialisée dans l'export : le Champagne Lounge représentait seize maisons autour d'un bar. « Les visiteurs dégustent et nous les orientons vers les entreprises qu'ils choisissent. » Certaines maisons avaient un stand sur ProWein, d'autres avaient un espace privatif sur le lounge et d'autres encore étaient représentées par leur importateur.

Côté ambiance : les temps forts du salon Encouragements ministériels

Guillaume Garot (à droite sur la photo), ministre délégué en charge de l'Agroalimentaire, est venu encourager les exposants français à ProWein. Le lundi 25 mars, après un déjeuner de travail sur place avec la Fédération française des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS), le ministre a visité le salon. Il trinque sur le stand de Bordeaux Aquitaine Wines avec Pierre Cambar (à gauche sur la photo), directeur de l'Association Aquitaine de promotion agroalimentaire (Aapra).

Côté ambiance : les temps forts du salon Les atouts des spiritueuses

Elles ne sont pas passées inaperçues… Les hôtesses de la marque Dictador, fabricant polonais de rhum colombien, ont fait tourner les têtes au moins autant que l'alcool qu'elles faisaient goûter. Il est vrai que les girls avaient tous les atouts des spirit-tueuses…

Les bulles déboulent Muscat classe

Donner un petit coup de jeune au muscat à petits grains, tel est l'objectif de Perle de Muscat, un pétillant vinifié en cuve close par les Vignerons de caractère (Vaucluse), destiné au marché traditionnel. Ce vin titre 9° d'alcool. De quoi ravir les adeptes de légèreté…

Côté présentation, la cave a fait le choix d'un packaging très chic : bouteille assez lourde, bouchon à tête plate et étiquette en papier nacré noir avec un vernis sélectif qui donne un bel aspect soyeux.

Prix de vente conseillé : 13,80 euros TTC l'unité.

Les bulles déboulent Crémant fun

La winery Philippe Raoux a présenté son Frappé, un crémant de Bordeaux, 100 % sémillon. Le produit vise un public jeune : bouteille en verre satinée, sérigraphie et couleurs acidulées. Un des textes en forme de bulles explique la « frappé attitude » qui consiste à boire bien frais entre gens gentiment toqués. L'interprofession bordelaise a mis cette marque en avant lors de son atelier Bordeaux fun organisé à ProWein.

Prix de vente conseillé : autour de 10 euros TTC la bouteille.

Les bulles déboulent Pomelo mousseux

Le rosé pamplemousse marche bien. Les bulles aussi. Mathieu Savatier, à la tête du château du Rouët (Var), a eu la bonne idée de mélanger les deux. Cela donne Ice Pamploon Bubbles, une version pétillante de la boisson aromatisée à base de vin, obtenue par gazéification. La bouteille titre 8° d'alcool et elle vise le secteur traditionnel. À servir avec des glaçons…

Prix de vente conseillé chez les cavistes : 6 euros TTC l'unité.

Marketer l'instant de consommation Rosé incassable

« Nous nous sommes intéressés aux moments de consommation de nos vins, raconte Thomas de Lagarde, du château de Berne (Var). Pour les dégustations à la plage ou en bord de piscine, la bouteille en PET est idéale, car incassable. » Le modèle choisi reprend les formes carrées de sa soeur en verre. Le résultat est esthétiquement réussi et étonne souvent le consommateur, persuadé que la bouteille en PET (à gauche) a une contenance inférieure à celle en verre (à droite), ce qui n'est pas le cas… Le produit vient d'être référencé par la SBM, qui gère les établissements de Monaco.

Prix de vente au caveau : 11,50 euros TTC la bouteille en PET d'AOC Côtes de Provence (un euro de moins que l'équivalent en verre).

Marketer l'instant de consommation Les occasions champagne

Trepo Leriguier, jeune maison de champagne née en 2007, a exposé pour la première fois à ProWein sa gamme de cinq champagnes aux étiquettes colorées et originales. « Nous proposons une cuvée spécifique pour chaque grand moment de la vie », informe le responsable de cave Antoine Malhomme. Et d'égrener : la cuvée Solennelle (étiquette blanche), 100 % chardonnay pour célébrer les moments importants (mariage, baptême…), la cuvée Intimiste pour les rendez-vous galants (80 % pinot meunier, 20 % chardonnay), la cuvée Festive (étiquette rose) pour vivre la nuit blanche et la cuvée Amicale. La dernière cuvée, un peu à part et baptisée Songe d'une nuit de vendange, est récoltée la nuit.

Prix de vente caviste : 26,50 euros TTC, excepté le rosé (32,50 euros) et la cuvée nuit (51 euros).

Jouer sur l'effet collector Cigale timbrée

Le château Le Bouïs (Aude) commercialise son rosé IGP Pays d'Oc La cigale sous six étiquettes différentes. Chacune a la forme d'un grand timbre et montre l'insecte du Midi, stylisé, dans différentes activités : grattant sa guitare, sirotant l'apéritif, assoupie dans un transat… « Les touristes aiment bien prendre un carton de six pour avoir la collection », constate Didier Bonnet, responsable commercial. Pour ProWein, l'idée a été reprise sur des magnums, conditionnement en vogue pour les rosés.

Prix de vente au caveau : 12 euros TTC le magnum.

Jouer sur l'effet collector Étiquettes artistiques

Le clos Monicord (Gironde), 9 ha en Bordeaux supérieur, produit deux vins. Chaque nouveau millésime fait l'objet de nouvelles étiquettes. C'est Audrey Bakx, la fille de la maison, diplômée des Beaux-arts d'Amsterdam (Pays-Bas), qui les dessine. Pour le premier vin, elle décline une même idée, par exemple le cycle de la vigne, autour de six étiquettes différentes. Effet collector garanti ! Le second vin, que le clos Monicord vient de présenter à ProWein, met en image un proverbe chinois : « Toutes les bonnes choses arrivent par deux. » Pour l'illustrer : un homme et une femme. Bref, la genèse d'un vin…

Prix de vente au domaine : 26,50 euros TTC le coffret de deux bouteilles.

D'autres bonnes idées… Fortant : lifting réussi

Le groupe Boisset (Côte-d'Or), propriétaire de Skalli depuis 2011, relance la marque de vins de cépage Fortant de France. L'entreprise a réorganisé la gamme autour de trois types de lieux de production : Terroir littoral (6 à 7 euros TTC chez les cavistes), Terroir de colline (8 à 9 euros) et Réserve des grands monts (autour de 12 euros). Au final, elle a présenté dix-huit vins dans un packaging classique et élégant.

D'autres bonnes idées… Le cœur de la Reine Pédauque

Le négociant Corton André (Côte-d'Or) a testé lors de la dernière Saint-Valentin un coffret Coeur de Bourgogne, composé de deux bouteilles AOC Bourgogne, un chardonnay et un pinot noir.

Vendu 14,95 euros en grande distribution, le duo a très bien marché. La maison a décidé de reconduire l'opération pour les autres grandes dates de l'année, comme les fêtes des mères et pères par exemple.

D'autres bonnes idées… La recette du bon vin

Basé à Courthézon (Vaucluse), l'oenologue Xavier Vignon a monté une petite activité de négoce, Xavier Vin. Son objectif : vendre des vins qui lui plaisent. Parmi ses premières réalisations, deux côtes-du-rhône (un rouge et un blanc) baptisés 100 %. Sur la contre-étiquette, le négociant détaille sa recette : 20 % de passion, 20 % de coeur, 20 % de rêve, 20 % d'esprit, et 20 % d'engagement physique. Belle description du métier…

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