Daniel Tomasini, un professeur de sciences naturelles qui possède quelques vignes dans l'Aube, a eu l'idée d'un enjambeur sûr et pratique. On y accroche les outils presque aussi simplement qu'à un tracteur.
Une fois n'est pas coutume, ce n'est pas un matériel ou un produit mais une idée que nous présentons. Elle a germé dans l'esprit de Daniel Tomasini qui vit à Proverville, un village accroché à Bar-sur-Aube en Champagne. Il y cultive un hectare de vigne mais son métier, c'est l'enseignement des sciences naturelles.En 1986, il protège son principe par un brevet dont il n'a pleinement récupéré les droits qu'en juin 1997. Depuis, il a fait le tour des constructeurs français qui semblent tous avoir d'autres priorités. Pourtant, l'idée de Daniel Tomasini a bien des mérites. Elle résout d'une pierre, deux coups, deux problèmes auxquels les constructeurs n'ont pas apporté de réponse satisfaisante : ceux de la sécurité et de la facilité d'accrochage et de dépose des outils.Les deux questions vont de pair car la sécurité est mise à mal dès lors qu'on est obligé d'installer des outils en déport, ce qui est le cas des rogneuses sur les enjambeurs actuels. Là, il n'en est plus question. Tous les outils tiennent dans l'empattement du porteur. C'est un engin à trois roues qui enjambe deux rangs. Lorsqu'il porte une rogneuse ou un broyeur, le poste de pilotage est tourné vers la troisième roue, celle qui est en pointe. Le broyeur et les outils de travail du sol prennent alors place sous le ventre du tracteur, entre la roue de pointe et les deux du pont arrière. Quant à la rogneuse, elle s'installe sur le dos de la poutre qui relie la roue de pointe à celles de l'arrière.Pour que le tracteur puisse devenir porteur, le poste de conduite s'inverse. La roue qui précédemment était à l'avant, se retrouve à l'arrière. L'enjambeur peut alors accrocher des remorques presque aussi facilement qu'un tracteur interligne. Ce sont des remorques particulières, hautes sur pattes pour qu'elles aussi enjambent les rangs. Elles servent, soit à transporter des caisses de vendange ou des engrais, soit à porter le pulvérisateur ou une tête de récolte. Elles s'ancrent dans une fixation à boule. Lorsqu'elles sont en place, l'axe sur lequel sont alignées leurs deux roues s'aligne sur celui de la roue arrière du tracteur. Quelle que soit sa configuration, l'empattement de cet enjambeur n'est donc jamais modifié. Aucun outil n'est déporté hors de ces limites. C'est un gage de sécurité.Pour l'instant, Daniel Tomasini n'a concrétisé son idée que sous forme de maquette. Il espère qu'un industriel voudra le suivre pour aller plus loin. Lequel d'entre eux franchira le pas?