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Un nouveau record à 42 milliards de francs

La vigne - n°86 - mars 1998 - page 0

Bonne conjoncture de l'économie mondiale, effets devises et ' Vin et santé ', bonne qualité des millésimes commercialisés : l'année 1997 a été une année-record pour les exportations françaises.

Deux chiffres sont à retenir dans le bilan 1997 que vient de dresser la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux de France (FEVS), à partir des statistiques douanières brutes. Ces chiffres : 42 milliards de francs, soit + 16 % par rapport à 1996! C'est tout simplement un record. 30 mdsF incombent aux vins (pour un volume de 15 Mhl) et 12 mdsF aux spiritueux (pour 1,17 Mhl/alcool pur).La France exportant bien plus qu'elle n'importe, les vins et les spiritueux représentent à eux seuls près d'un cinquième de l'excédent total de la balance commerciale du pays (37 mdsF sur 170). Rappelons, à titre de comparaison (ce sont là des chiffres pour 1996), que l'excédent de l'aéronautique est de 37 mdsF, celui de l'automobile de 31 mdsF et celui de la pharmacie de 41 mdsF. La filière des vins et des spiritueux est donc l'une des plus performantes de l'économie. Les chiffres obtenus en 1997 (les 42 mdsF) équivalent à 135 Airbus ou à 560 rames de TGV.Les bons résultats 1997 sont autant dus aux vins qu'aux spiritueux. La première catégorie progresse de 22 % en valeur et en volume par rapport à 1996. Les vins tranquilles d'appellation dépassent les 16,4 mdsF (+ 26,2 %) et les vins de table et de pays font également un bond : + 29,4 % à 5 mdsF. Ce sont les vins de cépages qui servent de locomotive. Par rapport à 1996, la croissance sur le vin s'accélère donc. Concernant les spiritueux, si les volumes sont plus poussifs, c'est la reprise en valeur après un exercice 1996 décevant : le cognac est à 8,5 mdsF (+ 3,4 % par rapport à 1996) et l'armagnac à 139 millions de francs (+ 0,3 %). A noter que les brandies n'ont pas obtenu de bons résultats (notamment sur le marché traditionnel allemand) par manque de disponibilités.Si l'on entre dans le détail des régions, Cognac arrive en tête, en valeur, devant Champagne et Bordeaux (voir tableau). On note en francs constants (francs 1997) que depuis dix ans, concernant les vins, le trio Champagne-Bordeaux-Bourgogne représente toujours les deux tiers de nos exportations. Sur l'exercice 1997, Bordeaux a été le champion de la croissance devant les vins de table et de pays. Malgré la forte hausse des cours en Gironde, le vin a continué à bien se vendre. Producteurs et négociants se répartissent donc la croissance.Concernant les marchés, la principale nouveauté de 1997 est que les Etats-Unis redeviennent notre premier client. Cela n'était plus le cas depuis 1986. Ils totalisent 7,1 mdsF, le Royaume-Uni est second et l'Allemagne troisième (voir tableau). Pour les deux premiers, l'effet devises a été déterminant : la hausse du dollar (5,80 F de taux moyen en 1997 contre 5,10 F en 1996) et de la livre sterling a rendu les produits hexagonaux plus compétitifs. Pour l'Allemagne, ce fut plutôt l'effet contraire.Malgré la crise financière asiatique, la France a exporté sur ce continent pour 7,5 mdsF de vins et de spiritueux en 1997 (toute l'Asie est donc équivalente au seul marché américain!). Ce chiffre était de 6 mdsF en 1992. Le Japon arrive largement en tête des clients devant Taiwan, Singapour et Hong Kong. Si les spiritueux sont en difficulté, les vins sont, eux, en plein boom, à l'image de la Chine : les importations de vins s'y sont montées à 100 millions de francs en 1997 (le triple qu'en 1996). ' Malgré la crise et le fait que la visibilité ne soit pas toujours très bonne, nous continuons à croire en l'Asie. Il n'y a pas de désengagement, c'est une zone largement sous-prospectée, a estimé Philippe Pascal, président de la FEVS. Dans l'ensemble, il y a eu une bonne conjoncture en 1997. Il me semble difficile d'avoir à nouveau une croissance à deux chiffres en 1998 ', a-t-il conclu. Il faudra maintenant attendre les résultats globaux des autres pays exportateurs pour savoir si la France a repris des parts de marché ou si ses bons résultats sont davantage dus à une hausse globale de la consommation sur la planète.

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