Les Bacillus sont efficaces pour lutter contre les vers de la grappe. Cependant, les bioinsecticides n'ont pas la même rémanence. Selon le traitement utilisé, il faut renouveler l'application 8 à 14 jours après le premier passage. Revue de détails des essais de l'ITV de Perpignan.
Parmi les micro-organismes efficaces dans la lutte biologique, le Bacillus thuringiensis (Bt) a fait l'objet de plusieurs essais qui se sont révélés probants. Pour être toxique, le Bt doit être ingéré par la chenille. Le cristal qu'il contient agresse alors sa paroi intestinale et provoque une septicémie, entraînant la mort de la larve dans les 48 h. Georges Vidal, de l'ITV de Perpignan (Institut technique du vin), a synthétisé les essais menés dans le Midi.Ils ont été menés sur l'eudémis et la cochylis avec un traitement chimique pour étalon (le Sumicidin) et une parcelle témoin non traitée. Le traitement est appliqué au plus près des éclosions, avec un contrôle un mois plus tard.Sur l'eudemis (deuxième et troisième générations), le nombre de chenilles comptabilisées sur cent grappes ne varie pratiquement pas, que le traitement soit chimique ou biologique. On note néanmoins un léger avantage aux produits d'origine biologique, notamment pour le Biocilis (voir ci-dessous). Ces expériences ont par ailleurs montré que l'efficacité des traitements nécessite une seconde application. La date de la seconde application est importante. Pour MVP, le renouvellement à J + 14 est conseillé. Pour le Delfin, il faut renouveler le traitement 10 jours après la première application.Sur l'essai mis en place sur l'eudémis de première génération, quand les larves ont un stade baladeur quasi-permanent, on observe une différence d'efficacité entre les spécialités. Pour cent grappes, on comptabilise une moyenne de 79,25 chenilles pour la parcelle non traitée, 18,75 pour Collapse (1,5 l), 10,25 chenilles pour Delfin (0,75 kg) et 7,25 chenilles pour Biobit HPWP (0,75 kg).Sur la cochylis, l'efficacité des bioinsecticides est également prouvée. Pour celle de première génération (voir ci-dessous), Biobit HPWP semble obtenir les meilleurs résultats, comparables à ceux du Sumicidin. Collapse, Biobit WP et Bactospéine affichent des résultats légèrement inférieurs. L'efficacité apparaît plus importante contre la seconde génération de cochylis. Les résultats des bioinsecticides sont alors identiques à ceux des traitements chimiques. Mais leurs effets sont moins bons en cas de forte infestation (voir ci-dessus). Les essais montrent une différence importante entre les bioinsecticides. Pour le MVP et le Biobit, la rémanence au vignoble est de l'ordre de 14 jours. Pour Collapse et Biocilis, elle est de 12 jours. Pour le Delfin et la Bactospéine, le traitement doit être respectivement renouvelé 10 et 8 jours après l'application.Ces résultats ont été enregistrés dans le Midi. Ils ne sont pas nécessairement transposables dans d'autres vignobles car le froid et le lessivage peuvent engendrer des comportements différents.Source : étude de Georges Vidal, ITV de Perpignan : ' Le Bacillus thuringiensis, comment s'y retrouver? '