- M. Matisiak, acheteur de vins effervescents (hors champagne) chez Auchan : ' L'approche du linéaire des effervescents essaie d'être semblable à l'approche des ' vins ', pour débanaliser ce marché et lui redonner une image. Il faut le traiter comme un rayon de vins tranquilles si on veut le relancer, pour que le consommateur puisse retrouver l'idée de découverte. Le marché des vins effervescents n'est pas un marché d'image car les marques sont toujours les mêmes. Elles cherchent à avoir une couverture nationale et leur développement se fait plus par l'élargissement de la présence que par l'amélioration de leur demande. Elles ont donné une image de ' lessive '. Pour les vins effervescents, toujours hors champagne, il faut vendre l'AOC avant la marque. Tout le travail sur la marque viendra après, quand le succès de l'AOC sera assuré. C'est sur l'AOC que le consommateur peut se fidéliser. Beaucoup font l'inverse et croient qu'en donnant un nom ' pompeux ', ils valoriseront leurs produits. Les producteurs ont voulu copier les marques et créer une confusion avec les champagnes. '- M. Vignau, acheteur de vins effervescents chez Casino : ' En matière de sélection, Casino n'effectue pas de dégustation systématique pour les marques, l'enseigne estimant que la marque est directement responsable de sa qualité face aux consommateurs. Pour les champagnes premier prix, il s'agit d'un achat d'opportunité sur la base du prix uniquement. La dégustation, même si elle a lieu, n'est pas décisive. D'après une enquête menée sur l'enseigne, 75 % des personnes interrogées sont incapables de citer trois marques de champagne. Ce qui conduit à penser que l'AOC sert de marque et qu'ensuite, le consommateur réagit aux prix et à la mise en avant. '- M. Simon, acheteur national chez Leclerc : ' Seul le champagne est négocié sur le plan national, avec trois niveaux de qualité : les grandes marques, les marques intermédiaires et les premiers prix. Les crémants d'Alsace et de Bourgogne ainsi que la clairette de Die sont traités en local. Nous souhaitons référencer des produits marketés sur lesquels les producteurs communiquent (Clairdie, par exemple) car, dans ce cas, la moitié du travail est déjà fait. Hors champagne, le chiffre d'affaires des effervescents se répartit de la manière suivante : 25 % pour les AOC, 25 % pour les cuves closes et les marques et 50 % pour les premiers prix. Pour ces derniers, nous ne faisons que des achats d'opportunité. N'entrent en compte que le prix et les conditions de paiement. Des achats d'opportunité (38 à 40 F) ont lieu toute l'année pour le champagne. Il y a un réel besoin d'information sur les effervescents, hors champagne. Le cas du vouvray est typique à cet égard. Il est très consommé dans sa région de production alors qu'il est inconnu à Lyon. '