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L'atout corse

La vigne - n°90 - juillet 1998 - page 0

Depuis plusieurs mois, l'île de Beauté est au centre de l'actualité agricole : mises en examen de personnalités; Crédit agricole, MSA et autres Safer au banc des accusés; tromperies grossières... Sur fond de subventions faciles, de particularismes sensés rééquilibrer le handicap de l'insularité (pas de TVA...) et de démission des pouvoirs publics, le constat est sévère : de l'extérieur, le système paraît même gangrené. En présentant début juillet le nouveau directeur de la DDA, le préfet Bonnet a été direct : ' La clarification de l'agriculture corse n'est pas terminée. L'absence de contrôles pendant trop longtemps rend nécessaire des vérifications. A leur issue, la Corse se trouvera au même niveau de contrôles que les autres régions, ni plus, ni moins '.Décalage étonnant entre cette pagaille et l'opinion des vignerons sur place! On l'ignore trop souvent, mais la Corse a un important vignoble (7 500 ha) en pleine restructuration. Plus de 370 000 hl de vins rouge, blanc et rosé y sont produits annuellement. ' Notre filière est peu touchée par tout cela, indique, le coeur sur la main, un responsable. Vraiment, à la base, on ne sent pas de magouilles. C'est l'affaire de quelques profiteurs. ' ' Il ne faudrait pas que nous en subissions le contrecoup, admet un vigneron de Patrimonio, au nord de l'île. Avant, pas assez de contrôles, maintenant le zèle. ' ' Nous avons même une carte à jouer avec nos vins, reconnaît un producteur voisin, celle des produits authentiques face à une certaine opacité du système au sommet. Sur tous les salons où je vais en France, il n'y a pas trois personnes m'ayant attaqué bille en tête avec les 'magouilles' corses. Le client ne fait pas d'amalgame. 'A l'heure même où est menée cette opération ' mains propres ', la viticulture insulaire s'est prise en charge. Depuis un an, un comité intersyndical des vins corses fonctionne. Son but : être un lieu de débat et mener une promotion offensive. Basé à Bastia, il réunit les familles professionnelles viticoles. C'est l'embryon d'une future interprofession, une révolution sur une île souvent divisée et attentiste. On se prend à rêver que la viticulture, atout de l'agriculture corse, serve d'exemple.

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