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Novices, débuter l'élevage en fûts

La vigne - n°93 - novembre 1998 - page 0

Ces jeunes vignerons de l'appellation Cahors ont d'abord expérimenté sur quelques barriques, jusqu'à souhaiter aujourd'hui monter un véritable chai.

En mai 1994, Martine et Serge Costes quittent l'Auvergne, où ils travaillaient depuis quinze ans, pour reprendre l'exploitation des parents de Martine. C'est un domaine de 9,5 ha, situé à Cavagnac dans l'appellation Cahors, sur une croupe qui domine la vallée du Lot.Pour leurs premiers pas en tant que vignerons en 1994, ils se calquent sur l'exemple des parents. Mais Serge, qui a suivi des stages à Gaillac puis à la ferme expérimentale de la chambre d'agriculture du Lot, en a rapporté quelques idées, dont l'élevage en fûts. C'est Martine qui poussera à l'acquisition, dès 1994, de deux barriques d'occasion, ' pour voir '. Le vin est entonné en janvier, après fermentation malolactique, et laissé douze mois, avec un soutirage en cours d'élevage; il en sortira 500 bouteilles, baptisées cuvée ' Notre-Dame des champs ', clin d'oeil à une statue qui se dresse sur le domaine.Encouragés par le succès de cette nouvelle cuvée auprès de leur clientèle, ils décident de poursuivre. Deux nouvelles barriques d'occasion viennent en renfort mais l'exploitation ne dispose pas de chai à barriques : elles sont stockées dans la cave privée de Martine et Serge Costes. Quant au nettoyage, c'est une opération pénible. ' Je les sortais toutes les quatre sur le trottoir et on les rinçait à la main, sur des supports de bois pour ne pas les abîmer ', se souvient Serge Costes. Le succès commercial se confirme : de la cuvée élevée en fûts, embouteillée en janvier, il ne reste, en avril, plus aucune bouteille... En 1996, les premières vendanges vertes sont faites sur 50 % des parcelles du domaine de Cause. Vinifiées à part, ces parcelles seront désormais destinées aux cuvées de plus longue garde : ' La Lande Cavagnac ', élevée en cuves, et ' Notre-Dame des Champs ', en fûts. L'acquisition de cinq barriques, dont une neuve en chêne américain, porte leur nombre à neuf. Serge a décidé de s'approvisionner chez un tonnelier qui lui fournit des barriques de un vin garanties et suivies, qui lui coûtent 1 500 à 1 800 F. Pour faciliter l'entretien des fûts, Serge s'équipe d'une canne de lavage à aspiration, outil précieux qui lui évite toute une pénible manutention. Désormais, le domaine produit trois cuvées de rouge (la cuvée ' tradition ' étant la plus souple, assemblage de côt et merlot, macérée une dizaine de jours) et un rosé en vin de pays. ' Chaque client trouve son bonheur ', résume Serge. En 1997, la vendange verte est étendue à tout le domaine et l'essai est fait de vinifier les cuvées de garde en macération longue, de 20 à 30 jours. La cave compte treize barriques, avec trois neuves en chêne français.En octobre 1998, le millésime s'annonce excellent, toutes les cuvées dépassent 13°; la proportion des cuvées ' La Lande Cavagnac ' et ' Notre-Dame des champs ' risque de passer à 60 %. C'est l'année idéale pour augmenter la proportion élevée en fûts. Le projet est prêt depuis plusieurs mois : transformer la grange en chai et doubler le nombre de barriques. Le sol de la grange, actuellement bétonné, sera creusé et laissé en terre battue, le bâtiment sera isolé.' Nous pensons acquérir dix barriques neuves, dont une ou deux en bois étranger (hongrois ou américain) et quelques barriques de un vin. Mon oenologue m'a conseillé de me limiter à 10 % de bois américain mais en introduisant des essences différentes, je pense gagner en complexité. Il me reste également à tester l'influence du bois et de la chauffe sur mes vins, explique Serge Costes. A terme, mon objectif est de renouveler un tiers du parc tous les ans. La cuvée ' La Lande Cavagnac ', parfois jugée un peu austère, gagnerait peut-être à être passée en fûts. Il faudra faire des essais, mais je pense commencer sur la base de 10 % de la cuvée, élevée dans les barriques de trois ans. '' Pour l'instant, nous montrons rarement nos barriques. Mais dès que le chai sera prêt, nous pourrons y amener les clients, qui aiment généralement l'ambiance des chais, l'odeur et le contact du bois ', ajoute Martine Costes.

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