Moûts concentrés : la colère du Languedoc

Après la quasi-euphorie qui a suivi l'adoption de l'organisation commune du marché vitivinicole en mars, une brèche s'ouvre sur un sujet sensible : l'enrichissement. Dans une lettre adressée au ministre de l'Agriculture Jean Glavany, le président des Vignerons coopérateurs de l'Hérault, le bouillant Jean Huillet, s'insurge contre le fait que le Languedoc (classé en zone C2 dans la nomenclature des règlements européens) ne puisse plus émarger à l'aide allouée pour l'élaboration des moûts concentrés et des moûts concentrés rectifiés. Cette possibilité faisait l'objet d'une dérogation dans l'ancien règlement... et on ne la retrouve plus dans les textes en préparation à Bruxelles... L'enjeu est de taille : à travers l'autoenrichissement, via les MC et les MCR, les caves du Midi reçoivent quelque 25 MF de subventions. ' Nous serions dans l'obligation de nous approvisionner en zone C3 (Italie, Espagne ou Grèce) et les entreprises spécialisées du Languedoc verraient leur chiffre d'affaires diminuer de 300 MF ', indique-t-on. Dans le Midi, on estime que le statu quo sur l'enrichissement, qui a facilité l'accord final sur l'OCM, est ainsi rompu et qu'il faut trouver une solution. On menace même ' d'appeler les vignerons du Languedoc à se mettre dans l'illégalité en pratiquant la chaptalisation par saccharose '. Ce qui serait un drôle de pied de nez tant les responsables du Midi ont historiquement lutté pour défendre les MC et les MCR...