ImprimerL'association des amis du Pacherenc, les producteurs de Plaimont et la mairie de Viella (Gers) accueilleront 700 personnes pour les vendanges et le réveillon de la Saint-Sylvestre.
En tout, on reçoit un millier de personnes, ou plus, on ne sait pas, dit Huguette Chioetto, vigneronne et présidente de l'association des amis du pacherenc. Elle est la cheville ouvrière des vendanges de la Saint-Sylvestre, avec les producteurs de Plaimont et la mairie de Viella (545 habitants), à 50 km au nord de Pau. L'association s'est créée en 1994 pour associer le village aux festivités. Et c'est réussi car 'tout le monde y participe', dit Francine Latapy, aux caves de Plaimont.Chaque année, les amateurs sont plus nombreux. Les curieux viennent découvrir les préparatifs. Tout le village est décoré. Chaque famille illumine sa maison, embellit sa façade et crée des saynètes viticoles dans son jardin.On voit travailler le tonnelier et le sabotier. Les anciens font des démonstrations de taille et de greffage. On discute entre générations. A midi, l'escoubasso, le repas des vendangeurs, est servi par les dames des vignerons: garbure, daube, croustade...Ensuite, on visite le vignoble, les domaines, on déguste le pacherenc, puis la cloche sonne : c'est l'heure de la grande messe des vignerons, chantée en gascon. Les villageois sont costumés. Ce sont les dames, encore elles, qui confectionnent les habits de cette pastorale.A la sortie de l'église, vers 18 heures, c'est la retraite aux flambeaux, ouverte à tous. Il fait noir. Le village a pris ses teintes dorées. On le traverse en calèche à cheval et l'on part dans les vignes escarpées, où le ban des vendanges du pacherenc de la Saint-Sylvestre est proclamé. 'De grands feux sont allumés, les gens sont enchantés', témoignent les habitants. Un vin chaud est servi à tous.Vers 21 heures, c'est le réveillon, sous le grand chapiteau dressé sur la place du village. Cette année, 700 places sont disponibles. Un traiteur se charge du menu et chacun déguste, bien sûr, un verre de pacherenc de la Saint-Sylvestre, un liquoreux rare aux arômes de miel (10 000 bouteilles en 1998). A minuit, les vignerons quittent la table pour aller vendanger. Cette année, les courageux qui n'ont pas pu se joindre au réveillon pourront tout de même vendanger le premier jour de l'an neuf. Rendez-vous à 7 heures du matin, pour couper quelques grappes surmûries.'Ces vendanges permettent au village de revivre', témoigne André Dubosc, le directeur des producteurs de Plaimont qui a imaginé, pour cette fin de millénaire, deux journées pédagogiques ouvertes aux familles, les 28 et 29 décembre, avec accueil aux caves de Plaimont, visite du vignoble, cueillette des raisins et dégustation du jus pressé. 'A l'heure de la mondialisation, le plaisir de participer à ces vendanges traditionnelles et à l'élaboration d'un produit artisanal a de plus en plus d'impact sur les Français, en quête d'authenticité.'