Avec 206 357 hl de beaujolais importés en 1998, l'Allemagne est de loin le premier client de ce vignoble, devant la Suisse et le Japon. Cette destination représente plus du quart des 800 000 hl expédiés lors de cette année record. 'Ce marché a une caractéristique : la mauvaise répartition des beaujolais', explique-t-on à l'interprofession. En effet, sur le plan global de la commercialisation, les beaujolais nouveaux totalisent un tiers des volumes, les beaujolais et beaujolais villages environ 40%, et les crus le quart restant. En Allemagne, les primeurs représentent plus de la moitié des hectolitres importés (total des achats en novembre et décembre). Ce chiffre était même de 67% début 1990.Du coup, la région souhaite contrebalancer ce poids et des actions de promotion sont prévues en 2000 pour y décliner la campagne que l'on peut déjà voir en France 'Beaux jours Beaujolais'. Idem en Grande-Bretagne, où des hausses de cotisations interprofessionnelles ont été obtenues dans ce sens.L'Allemagne est connue pour être un marché de prix... alors que qu'elle possède l'un des meilleurs pouvoirs d'achat d'Europe! Le hard discount y est trois à quatre fois plus développé qu'en France. Une grande majorité du beaujolais nouveau emprunte ce créneau, d'où un prix moyen du litre de beaujolais vendu en Allemagne de 14,38 F en 1998, contre 19,11 F pour une AOC française. C'est le cours le plus bas de tous les marchés du beaujolais. 'Il n'est pas normal que les crus ne représentent que 3 à 4 des ventes outre-Rhin', regrette un responsable.Sur le premier semestre 1999, les ventes de beaujolais ont atteint 43 000 hl, soit un tiers de moins qu'au premier semestre 1998. 'C'est un retour à la normale. L'an passé, la région avait beaucoup destocké.' Il faut attendre maintenant la campagne de vente du primeur.