L'analyse du marché du vrac sur la campagne 1998-1999 fait apparaître d'importantes progressions des cours et des volumes globalement en retrait par rapport à 1997-1998. Sur les 191 vins référencés dans les tableaux suivants, 179 ont eu une évolution de leur prix à l'hectolitre significative : 83% ont augmenté contre 17% en baisse. Parmi ces derniers, les reculs enregistrés sont plutôt faibles (inférieurs à 10% dans plus des trois quarts des cas).Ce sont principalement les appellations bordelaises qui accusent une baisse des prix à l'hectolitre, mais elle doit être interprétée comme la conséquence d'un effet de balancier après l'euphorique campagne 1997-1998 et non pas comme le signe d'un désintérêt des consommateurs. Preuve en est, les colonnes calculant l'évolution des cours 1998-1999 par rapport à ceux de 1996-1997 et de 1995-1996 n'indiquent aucune baisse. Tel n'est pas le cas pour l'edelzwicker, le sylvaner et le riesling (Alsace), dont l'affaiblissement du prix à l'hectolitre s'inscrit dans une certaine durée. Concernant les deux premiers, les analystes ont plusieurs explications : la désaffection du consommateur allemand et une mutation des pratiques d'encépagement. Les vignerons arrachent le sylvaner pour replanter des cépages qui marchent bien, comme le pinot noir, blanc ou gris. Pour le riesling, la situation paraît plus préoccupante. Certains craignent un changement des goûts entraînant la lente érosion des cours ; d'autres font valoir que la mauvaise passe du vrac doit être relativisée par la bonne tenue des ventes en bouteilles.Mises à part ces quelques baisses de cours supérieures à 5 %, le marché du vin en vrac de la campagne 1998-1999 a été soutenu. Les progressions les plus importantes sont en vallée du Rhône et en Beaujolais. Pour ces derniers, certains estiment que l'augmentation des cours a été trop rapide. Ils craignent une répercussion sur les prix de la bouteille, qui pourrait entraîner des phénomènes de compensation, fréquents dans la grande distribution.Du côté des vins de table et de pays (VDT-VDP), le marché s'est orienté à la hausse. Sur les 51 vins référencés dans cette catégorie, seuls deux enregistrent une baisse de leurs cours. Celle-ci est toutefois modérée puisqu'elle est inférieure à 10%. Parmi les plus fortes progressions, les blancs se portent bien avec les VDT de +12°, les VDP de l'Aude et ceux des Pyrénées-Orientales pour lesquels le prix moyen pondéré croît de plus de 20% par rapport à celui de la campagne précédente.L'étude des cours par couleur indique une bonne tenue des vins rosés puisque seuls 7 % d'entre eux ont baissé contre 17% des blancs et 19,5% des rouges. Comme le montrent les colonnes d'évolution comparative sur les campagnes précédentes, cette tendance favorable s'inscrit dans le temps.D'une manière générale, la situation du marché du vrac depuis le milieu de la décennie 90 est un indicateur de la bonne santé du secteur vitivinicole. Par rapport aux cours enregistrés en 1995-1996, seuls 6% des vins sont à la baisse contre 92% inscrits à la hausse. Sur cette période, les appellations de Bourgogne bénéficient d'une évolution quasi constante.