La TGAP (taxe générale sur les activités polluantes), encore appelée écotaxe, est entrée en vigueur le 1er janvier. Son calcul repose sur un classement des matières actives en sept catégories, taxées de 0 à 11 F/kg, selon leur toxicité vis-à-vis de l'homme et des organismes aquatiques. Le classement ci-après résulte des informations fournies par les firmes ou disponibles sur la base de données Agritox (36 17 Agritox). Il risque de subir des modifications car les services officiels n'ont pas statué sur toutes les matières actives. Certaines des plus anciennes n'ont pas été revues depuis longtemps alors que la sévérité des critères de jugement s'est renforcée. D'autres, comme l'oxychlorure ou l'hydroxyde de cuivre, n'ont jamais été évaluées. Par ailleurs, le barème de taxation pourra aussi être revu puisqu'il n'est voté que pour l'an 2000.Sans grande surprise, on découvre que les matières actives utilisées pour les traitements d'hiver sont toutes très mal classées. On note également une forte proportion d'insecticides dans la catégorie 7. Là encore, rien d'étonnant car bon nombre d'entre eux sont toxiques pour les poissons. Cela compte aussi pour les insecticides naturels, comme la roténone en classe 6. Dernier constat: si les substances récentes s'en sortent mieux que les anciennes, cette règle connaît des exceptions notables avec le fluazinam (fongicide), l'azoxystrobine (fongicide) et la flumioxazine (herbicide). Lors de leur lancement, ces deux dernières avaient pourtant été présentées comme les nouvelles références en matière de respect de l'environnement par Sopra et Cyanamid Agro.Après avoir déterminé le classement des matières actives, nous avons calculé la taxe qui sera prélevée sur les produits. Le principe est simple: un fongicide titrant 800 g de mancozèbe par kg sera ponctionné de 4,40 F/kg (4,40 = 0,8 × 5,5). Nous l'avons appliqué à tous les produits autorisés pour la protection des vignes. Nous avons rapporté cette taxe au prix figurant aux tarifs des firmes pour la campagne précédente (1998-1999), publiés dans notre guide phytosanitaire de février 1999. Nous avons ainsi défini un taux de taxation. Ce taux ne correspond pas à l'incidence directe de la TGAP sur les prix car chaque firme est libre de la répercuter.Dans les tableaux suivants, nous n'avons retenu que les produits dont nous connaissions les prix et dont le taux de taxation atteint ou dépasse 3,5%. Lors de notre enquête de février 1999, plusieurs sociétés n'avaient pas voulu communiquer leurs tarifs. De ce fait, nous ne pouvons pas donner la liste complète des spécialités taxées à plus de 3,5%.De tous les produits, l'Esaco de Touzan est le plus touché. Il est homologué contre le pourridié. Il vaut 8,30 F/l et supportera 3,57 F/l de TGAP. Si la société la répercute intégralement, son produit augmentera de 43%. Viennent ensuite les nématicides à base de dichloropropène (Télone 2000 et DD92) pour lesquels la taxe représente 20% du prix. A l'opposé, les antioïdiums sont les moins affectés. A l'exception de quelques produits mixtes (Bakthane, Dithane Duo, Euparène), la TGAP représente moins de 1% du prix 1998-1999 des firmes. Ils ne figurent donc pas dans nos tableaux. Pour la même raison, les acaricides n'y sont pas non plus. Leur taux de taxation est inférieur à 3%.A l'heure où nous écrivons ces lignes, le sort des produits cupriques issus du sulfate de cuivre reste incertain. Dans l'hypothèse la plus défavorable, une bouillie bordelaise titrant 20% de cuivre métal devrait supporter 3,50 F/kg. Ce montant représente 20 à 30% des prix de vente lors de la précédente campagne. Dans la même hypothèse, les antimildious associant du cuivre issu du sulfate au cymoxanil, au mancozèbe, folpel ou au manèbe seront eux aussi sévèrement pénalisés. En revanche, les fongicides à base d'oxychlorure ou d'hydroxyde de cuivre devraient échapper à la taxation car ces deux sels n'ont pas de classement toxicologique, ni écotoxicologique. Seul le sulfate de cuivre a été évalué. Il appartient à la classe 5. Cependant, les fabricants de bouillies bordelaises et d'organocupriques dérivés font valoir que leur matière active est l'ion cuivre et non le sulfate de cuivre. Or, l'ion n'a pas de classement. Si l'administration devait recevoir cet argument, aucun produit cuprique ne serait taxé. Dans le cas contraire, les fongicides issus du sulfate subiront des prélèvements dont nos tableaux indiquent l'importance.