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Le Sud s'affirme

La vigne - n°108 - mars 2000 - page 0

C'était l'effervescence à Montpellier du 21 au 23 février. Les vins du bassin médi- terranéen intéressent de plus en plus les acheteurs. Le salon Vinisud en a été l'illustration.

Sur la planète vin, le soleil se lève de plus en plus au sud. Vinisud, quatrième salon international des vins et spiritueux du bassin méditerranéen, en fut la preuve. C'était au parc des expositions de Montpellier du 21 au 23 février. Les chiffres sont parlants: 930 exposants, dont 104 étrangers, sur 15 000 m² de stands. Les exposants étaient 575 en 1998, 452 en 1996 (le salon a lieu tous les deux ans). 'La demande de mètres carrés est forte. Nous intéressons de plus en plus', indiquent les organisateurs. La présentation des stands était impeccable mais, comme d'habitude dans ce parc, la restauration beaucoup moins.Près de la moitié des exposants sont des producteurs du Languedoc-Roussillon. Le centre de gravité de la viticulture nationale se déplace vers le sud. 'Nous connaissons tous les efforts qualitatifs accomplis ici depuis vingt ans. Aujourd'hui, cela commence à payer. Nos produits, autant les vins de pays que les appellations, sont proposés à de bons rapports qualité/prix et notre image est bonne. Il faut continuer', indique un responsable local.Derrière le Languedoc-Roussillon, la vallée du Rhône affichait une présence imposante: un pavillon rouge vif de 500 m², des hôtesses voyantes à l'entrée du salon et une montgolfière à l'extérieur. 'Soixante-cinq domaines, négociants et coopératives de la région sont là, c'est deux fois plus qu'en 1998. N'ayant pas de salon régional comme le Val de Loire, par exemple, nous choisissons avec soin nos 'sorties' et nous mettons le paquet', explique un responsable de l'interprofession. La Provence, le Sud-Ouest (hors Bordeaux) avec une présence remarquée de Bergerac, et la Corse étaient aussi présents. 'C'est maintenant un rendez-vous clair. Les acheteurs viennent, on se fait connaître', commente un insulaire. Un espace pour les vins bio et un autre réunissant les caves particulières complétaient le plateau national. 'Je m'interroge sur le fait d'arrêter Vinexpo, commentait un producteur gersois. A Bordeaux, c'est de plus en plus cher. Le service se dégrade, on est les uns sur les autres tout en étant noyés dans la masse. Pour des petits producteurs comme nous, le résultat est aléatoire. Ici, nous avons un stand correct pour 7 000 F et on voit beaucoup d'acheteurs.'C'est peut-être sur le front de 'l'international' que Vinisud doit encore mûrir. Avec seulement 12% des exposants, on se demande jusqu'à quel point cette présence n'est pas, pour l'instant, qu'un simple alibi. Au-delà d'un Libanais, d'un Tunisien ou de quelques Chypriotes, on rencontre des Italiens et des Espagnols. Par contre, le Portugal ne vient plus. 'J'ai eu peu de temps pour motiver des producteurs à venir, explique un responsable de la délégation espagnole. On a un peu travaillé dans la précipitation. Nos 25 exposants sont là pour les acheteurs étrangers.'Du côté des visiteurs, les résultats ont dépassé les espérances: les chiffres officiels en annoncent 14 000, tous professionnels, dont 20% d'étrangers. Ils étaient 6 450 en 1996 et 9 500 en 1998. Les prévisions avant le salon était à 12 000. La Belgique arrive en tête, devant l'Allemagne et la Grande-Bretagne puis suivent la Suisse, les Pays-Bas, les pays nordiques, les USA et l'Espagne.Deux points ont marqué cette manifestation. Tout d'abord, un espace de présentation sur les atouts du mode alimentaire méditerranéen. Il expliquait via des affiches, des textes et des films tout le french paradox au sens large. Croyant que ce formidable atout pour notre filière est éternel, beaucoup se passent d'en parler. Ici, on a préféré le réexpliquer de manière pédagogique. C'est une bonne chose. D'ailleurs, c'est sur ce thème qu'une deuxième manifestation aura lieu à New York en février 2001, la première était en mars dernier.Deuxièmement, internet. C'est le premier salon d'envergure en France où la nouvelle économie est si présente: des dégustations virtuelles, l'annonce de nombreuses ouvertures de sites institutionnels (par exemple, vins corses: http://vinsdecorse.com), commerciaux ou de communauté. Dans cette derrière catégorie, winealley.com se présente comme la communauté internet des passionnés du vin du monde entier. Développé par une équipe bordelaise, il affiche 1 300 membres.Même France Télécom était là pour 'proposer des formules bon marché afin que les producteurs créent leur propre site. C'est un nouvel outil, ils s'y intéressent de plus en plus et prennent de la documentation. On parvient à les convaincre s'ils sentent que c'est utile.'

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