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40 km/h: prudence exigée

La vigne - n°108 - mars 2000 - page 0

Moyennant le respect de quelques contraintes, les tracteurs vignerons peuvent désormais rouler à la vitesse de 40 km/h. Se déplacer à cette allure n'est pas sans conséquence.

Le 1er septembre 1998, les ministères de l'Agriculture et des Transports ont publié un décret portant la vitesse maximale autorisée à 40 km/h pour les tracteurs. A l'époque, les syndicats de constructeurs avaient précisé que les tracteurs dont les caractéristiques ne permettaient pas ou ne justifiaient pas de rouler à 40 km/h resteraient bridés à 30 km/h. Les tracteurs vignerons et les enjambeurs entraient alors dans cette catégorie.Les visiteurs du Sitévi ont pu constater que cette époque est révolue. En effet, plusieurs constructeurs mettaient en avant la possibilité de rouler à 40 km/h avec leur matériel. Cette caractéristique est généralement une option car elle nécessite des adaptations, notamment l'engagement systématique du pont avant au freinage.La réception à 40 km/h de tracteurs de moins de 1,20 m de large, voire moins de 1 m, laisse perplexe. Lorsque l'on sait avec quelle facilité on peut se renverser au moindre coup de volant un peu brutal avec un tracteur étroit roulant à 30 km/h, on imagine les accidents qui risquent de se produire à 40 km/h.Pour être autorisé à rouler à cette vitesse, le tracteur est soumis à des tests de freinage. Lancé à cette allure sur une route sèche et droite, il doit respecter une distance d'arrêt donnée. D'autres tests portent sur le niveau sonore et sur les émissions de gaz toxiques et de fumée. Concrètement, si le tracteur freine correctement, il pourra être réceptionné pour 40 km/h. Dans la pratique, il est quasiment impossible d'exploiter cette vitesse avec un tracteur étroit.Si toutefois vous êtes tentés, vous devrez vous conformer à plusieurs règles supplémentaires. Par exemple, il n'est possible de rouler à 40 km/h qu'avec le tracteur seul ou avec un outil porté de largeur inférieure à 2,55 m. Il est toujours interdit de dépasser les 25 km/h pour les tracteurs avec un outil traîné ou une remorque.Un autre point rarement abordé est celui du PTRA (poids total roulant autorisé) et du PTAC (poids total autorisé en charge). Avec l'augmentation de la vitesse, ces deux valeurs sont revues à la baisse, ce qui est normal puisque plus l'attelage est lourd, plus il est difficile de l'arrêter. Ainsi, le PTRA d'un modèle roulant à 40 km/h est plus faible que celui du même modèle dans la version à 30 km/h. Les chauffeurs sont souvent peu alertés sur ce point. Pourtant, plusieurs contrôles de gendarmerie ont déjà eu lieu dans l'Ouest, à la fois pour mesurer la vitesse, mais également pour peser l'attelage et vérifier sa correspondance avec le PTAC.Les tracteurs déjà en circulation peuvent aussi rouler à 40 km/h après des modifications effectuées par le concessionnaire. Cette transformation doit être validée par la Drire (Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement) et les services du ministère de l'Agriculture pour obtenir le tampon '40 km/h' sur la carte grise. Elle peut atteindre des coûts prohibitifs, en particulier pour les tracteurs vignerons qui ne possèdent généralement pas de boîte de vitesses adaptée, ni de freinage indépendant du pont avant. L'opération peut se révéler intéressante si le tracteur est homologué à 40 km/h dans un autre pays. Dans ce cas, le bridage à 30 km/h est souvent provoqué par un dispositif électronique ou un blocage mécanique des rapports plus élevés. L'intervention du concessionnaire pourra alors être réalisée rapidement à moindre frais. Il ne faudra pas oublier de chausser des pneumatiques conçus pour 40 km/h. Ils se reconnaissent à la mention 'A8' qu'ils portent sur le flanc, à côté de l'indice de charge. Il faudra également surveiller de près la pression des pneus et graisser soigneusement les pivots des ponts avant.Outre la sécurité, le confort de conduite sera certainement un frein au développement des 40 km/h sur les tracteurs spécialisés. A cette vitesse, les secousses en cabine deviennent rapidement insupportables. Pour pallier ce problème, les tracteurs de grande culture peuvent être équipés de suspensions du pont avant et de la cabine, mais ces solutions font encore défaut sur les tracteurs vignerons.

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