Le marché de l'emploi reprend et dans notre filière, de nombreuses voix s'élèvent pour tirer la sonnette d'alarme: on manque de bras! Les propriétaires peinent à recruter des ouvriers qualifiés et des saisonniers. Sur le front des vendanges, c'est une évidence et la machine gagne du terrain... y compris en Beaujolais où l'on vient d'en accepter le principe. Du côté de la taille, l'inquiétude était forte cet hiver, par exemple en Gironde. 'La demande de personnel est nettement supérieure à l'offre et la tendance s'accentue. Ce sont des tâches dures et ingrates, mais il y a également la question de la rémunération', indique un responsable de l'ANPE. A la convention nationale du machinisme agricole, récemment organisée à Toulouse, un responsable du secteur a tenu des propos sans ambages sur la question, valant pour bien des filières agricoles. 'La désaffection des jeunes pour l'agriculture est grandissante. Nous ne parvenons pas à recruter correctement. D'autres métiers font davantage rêver. Nous devons faire de la promotion auprès des écoles concernées. Le 'sois bien content d'avoir un travail et tais-toi', c'est fini! Les employeurs doivent se remettre en cause et se soucier davantage des conditions de travail, des évolutions et des salaires.' Avec un métier de vigneron qui se complexifie et une bonne tenue des marchés, nombreuses sont les exploitations, notamment familiales, qui réfléchissent à des recrutements. 'C'est difficile, nous n'avons pas l'habitude et nous ne savons pas déléguer. Nous craignons de nous tromper, d'autant que le côté humain est primordial', constate une famille du Sud-Ouest en pleine cogitation. Forte utilisatrice de main-d'oeuvre, la filière viticole a des atouts à faire valoir. Elle peut aussi faire rêver, à condition que tout le monde joue le jeu.