L'entretien et le réglage du pulvérisateur, comme le choix des produits et le respect des cadences, contribuent à assurer une bonne protection phytosanitaire du vignoble.
Je travaille en lutte raisonnée depuis plusieurs campagnes avec pour objectif de traiter moins et mieux. Depuis l'année dernière, l'Association de développement agricole et rural (Adar) de Bourg-sur-Gironde propose une prestation de contrôle des pulvérisateurs. J'ai demandé ce diagnostic car cela constitue, à mon avis, la suite logique de la démarche de protection raisonnée, raconte Nicole Noël.Le technicien est donc venu après les vendanges pour réaliser le contrôle du pulvérisateur, un pneumatique avec voûte, porté par un tracteur interligne de 55 ch. Le diagnostic a duré près de 3 heures et s'est déroulé en présence d'un des deux salariés chargés des travaux viticoles. Pour chaque point, le technicien a donné un avis: bon état, remise en état dès que possible, ou remise en état avant toute utilisation.'Globalement, l'appareil a été jugé en bon état. Cependant, le bilan a fait apparaître des fuites dues à une défaillance au niveau des antigouttes, un problème de cloche à air et une protection insuffisante des cardans.' Le contrôle ayant été réalisé à la fin du mois d'octobre, il restait des feuilles et un essai de pulvérisation avec des papiers hydrosensibles a été effectué afin de vérifier la qualité de la pulvérisation et d'améliorer les réglages.Dès le diagnostic rendu, Nicole Noël a commandé les pièces nécessaires pour la remise en état de l'appareil pendant l'hiver, où l'on dispose de davantage de temps. Il sera ainsi parfaitement au point pour le printemps.'Grâce au diagnostic, on se rend compte que le matériel était, certes, en bon état, mais que l'on pouvait encore mieux faire pour optimiser la qualité de la protection. Cela permet d'avoir un appareil le plus performant possible et évite les problèmes de panne en pleine saison ou de traitement raté à cause d'une pièce défectueuse. J'ai d'ailleurs prévu de demander un contrôle chaque année. En effet, le matériel est très sollicité au cours d'une saison du fait du nombre des interventions, des frottements, du ballottement... C'est une mesure d'entretien et de prévention au même titre que la vidange ou le contrôle technique des véhicules tous les x km ou x années. Par ailleurs, le prix de l'intervention (500 F) reste très raisonnable.'En début de campagne, le technicien doit revenir afin de vérifier les réglages. 'Depuis peu, nous avons aussi un appareil avec des panneaux récupérateurs que je compte utiliser pour les traitements d'hiver et, éventuellement, pour les deux premières interventions de la saison. Nous profiterons du passage du technicien pour faire la mise en route.'Il est évident que ce travail de diagnostic vient en plus d'un parfait entretien du pulvérisateur au cours de la saison et avant l'hivernage. 'Après chaque traitement, le matériel est entièrement nettoyé pour écarter les risques d'incompatibilité entre les produits utilisés pour deux traitements successifs et surtout éviter que les buses ne se bouchent. En fin de saison, le matériel est démonté pour un nettoyage plus complet.'Nicole Noël insiste sur le fait que les deux salariés concernés par la protection phytosanitaire suivent régulièrement des formations qui leur permettent de s'impliquer davantage. 'Ils ont notamment suivi des stages sur la conception d'un programme de traitement ou l'entretien du matériel mécanique. L'un des derniers concernait l'utilisation de produits, en relation avec les notions de respect de l'environnement et de précautions d'emploi.'La viticultrice constate que ses clients, en particulier d'Asie ou d'Europe du Nord, sont de plus en plus sensibles aux questions de respect de l'environnement. Cela passe notamment par la lutte raisonnée, depuis le choix des molécules et le raisonnement des interventions jusqu'à une pulvérisation de qualité et donc un appareil en bon état.