La négociation de l'accord interprofessionnel sur le prix du raisin est un moment fort en Champagne. La machine est lancée.
D'un commun accord, les représentants de la production et du négoce ont repoussé l'ouverture des négociations sur le prochain accord interprofessionnel champenois. Alors que le contrat cadre passé en 1996 visait à anticiper la surchauffe de la demande due au 'réveillon du siècle', le prochain accord devra gérer le retour à la normale. Or, la profession ignore si elle s'achemine vers 'un atterrissage en douceur' ou s'il y a un 'risque de décrochage'. Comme l'a expliqué le président Philippe Feneuil lors de l'assemblée générale du Syndicat général des vignerons de Champagne, le 7 avril à Epernay: 'Nous sommes dans le flou. Nous avons trop bien vendu en 1999. Tout n'a pas été consommé. Les sorties sont donc à la baisse sur début 2000. Il faut laisser les choses se calmer et attendre avant d'entamer les discussions sur le prix du raisin.'La perspective des prochaines négociations a été l'occasion pour le président de fustiger les opérateurs qui pratiquent une politique de primes jugées 'abusives': 'Cela ne sert à rien que j'aille me battre pour négocier l'évolution du prix du kilo de raisin pour les prochaines années si c'est pour qu'au final, on y applique des primes qui représentent jusqu'à 20% du total de la transaction.'D'après les premières orientations définies par la commission économique, l'accord cadre interprofessionnel engagerait les parties pour les quatre prochaines vendanges. Le rendement moyen vers lequel on s'achemine est de 11 000 kg/ha. La réserve qualitative devrait être reconduite. La production souhaite éviter les à-coups sur les prix et compte défendre, pour la prochaine vendange, un maintien des prix, voire une légère hausse. Les négociations devraient se poursuivre à la fin du mois. Le contrat cadre interprofessionnel sera, en principe, présenté à l'ensemble de la profession à la fin juin.L'assemblée du SGVC a été aussi l'occasion de présenter la première campagne de communication sur les champagnes de vignerons. Avec un budget de 5,7 MF, cette opération vise le grand public. A noter dans l'actualité champenoise, l'inauguration le 17 avril par le ministre de l'Agriculture, de l'Institut technique de champagne.