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Le combat appelle la mobilisation de tous

La vigne - n°110 - mai 2000 - page 0

Chaque pied atteint par la flavescence dorée représente un danger potentiel. Il faut donc le supprimer et maintenir la population de cicadelles à un faible niveau. Cette jaunisse ne peut être combattue qu'avec la mobilisation de tous.

La flavescence dorée est une maladie grave. Cette jaunisse est causée par un phytoplasme, une minuscule bactérie, qui se développe dans les vaisseaux conducteurs de la vigne. L'insecte qui le véhicule d'un pied à l'autre est une cicadelle, 'Scaphoideus titanus'. Sa larve naît saine, mais devient infectieuse au bout d'un mois si elle se nourrit sur un pied malade. L'insecte pourra alors contaminer les souches sur lesquelles il s'alimentera par la suite. Le caractère épidémique de cette maladie est lié au fait que cette cicadelle vit sur une seule plante, la vigne. Depuis son arrivée en France, au milieu du XXe siècle, la maladie s'est propagée de deux manières: par la circulation de bois et de plants contaminés, par le déplacement de cicadelles infectieuses. Pour enrayer cette progression, il est nécessaire de planter des plants indemnes, d'éviter leurs contaminations en éliminant tout réservoir à phytoplasme, c'est-à-dire toute souche malade, et de maintenir très basse la population de cicadelles. Depuis 1994, la lutte contre la flavescence dorée est obligatoire sur tout le territoire français et des arrêtés préfectoraux départementaux donnent la marche à suivre. Elle s'était déjà organisée avant ce texte de loi dans les régions contaminées depuis longtemps, mais sans empêcher l'extension du phytoplasme. Cet arrêté ministériel donne plus de poids aux démarches.Cette année, environ 300 000 ha de vignes seront en lutte obligatoire (voir p.80 à 82). Ce chiffre impressionnant cache des réalités bien différentes. Le périmètre de lutte ne correspond pas à la zone contaminée. En effet, pour limiter l'extension de la maladie, le traitement est rendu obligatoire dans les communes voisines des zones infestées, même si elles sont indemnes. Les communes contaminées recouvrent elles aussi des situations variées. Certaines abritent des foyers très importants, d'autres ne comptent que quelques pieds malades. 'Il suffit de très peu d'insectes porteurs du phytoplasme pour avoir une transmission efficace', explique Elisabeth Boudon-Padieu, de l'Inra de Dijon. Il faut éviter que la cicadelle devienne infectieuse, et donc supprimer tout pied malade ou repousse susceptible de l'être. Ce travail colossal ne peut se faire qu'avec la mobilisation de tous. Pour être efficace, la lutte doit être collective. 'Combattre la flavescence dorée, c'est un problème de civisme', indique le directeur d'une coopérative audoise. L'arrêté préfectoral girondin stipule que 'dans le périmètre de lutte obligatoire, l'obligation de détruire tout pied contaminé est étendue aux particuliers et aux collectivités'. En effet, les talus et les jardins peuvent aussi abriter des pieds infectés. Cependant, la lutte se heurte parfois à des problèmes plus sociaux que techniques, avec des vignes en cours d'abandon ou mal entretenues, bien plus dangereuses pour l'évolution de l'épidémie que les vignes abandonnées depuis longtemps, n'abritant que peu de cicadelles. 'Le nerf de la guerre, c'est la communication', explique un conseiller viticole. Il faut pouvoir atteindre toutes les personnes concernées par la lutte obligatoire et les informer sur ce qu'elles ont le devoir de faire.Tout doit être mis en oeuvre pour éviter l'arrivée de la flavescence dorée dans de nouvelles zones: quand la lutte obligatoire se met en place, personne n'est capable de dire combien de temps elle durera.

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