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Accession difficile à l'AOC

La vigne - n°111 - juin 2000 - page 0

Les vignerons des 560 ha de Saint-Pourçain (Allier) et des 400 ha des côtes d'Auvergne (Puy-de-Dôme) demandent depuis plus de quatorze ans le passage en AOC de leur vignoble actuellement en VDQS. Dans les deux cas, le dossier patine.

Alors que les côtes du Forez (Loire) ont obtenu l'AOC en février, leurs deux voisins de la région Auvergne en sont toujours au VDQS (vin délimité de qualité supérieure). Pourtant, la demande d'accession est ancienne : 1985 pour Saint-Pourçain et 1989 pour les côtes d'Auvergne, deux vignobles distants d'une cinquantaine de kilomètres. Si une certaine qualité du vin semble acquise, l'Inao attend davantage des syndicats demandeurs. A la suite du passage de ses commissions d'enquête (1992 et 1995), l'Institut a émis des souhaits quant à la conduite du vignoble et au vin à produire.Sur le premier point et pour les deux vignobles, nous en sommes à un rendement maximum de 60 hl/ha pour les rouges et 65 hl pour les blancs, une densité de plantation d'au moins 4 000 pieds/ha et une hauteur foliaire correspondant à 0,8 fois la largeur entre les rangs. Mais c'est sur le type de vin à produire que le dossier bloque. L'Inao refuse tout mono-cépage et encourage les assemblages gamay-pinot noir pour les rouges, chardonnay-sauvignon ou chardonnay-tressallier (cépage de l'Allier) pour les blancs. D'autre part, l'Institut reproche l'hétérogénéité des vins proposés : il faut trouver le saint-pourçain et le côtes-d'auvergne types ! Cette homogénéisation de la production est mal accueillie par certains vignerons des deux vignobles qui se voient contraints d'uniformiser leurs vins et craignent de perdre leur identité. A Saint-Pourçain, le blanc a déjà reçu un accord de principe pour l'AOC et toutes les conditions sont remplies pour l'obtenir sur le rouge. Cependant, l'encépagement actuel (très peu de pinot) ne permet pas de produire durablement le vin 60 % pinot-40 % gamay requis par l'Inao. D'où le sursis, les vignerons étant parfois réticents à revoir leur encépagement. Pour les côtes d'Auvergne, à la mésentente sur la conception de l'AOC entre l'Inao et les producteurs, se sont ajoutés des désaccords internes : certains vignerons refusent l'idée d'une appellation englobant les cinq ' crus ' actuels et souhaitent une AOC pour chacun. Du coup, des anciens militants de l'AOC, lassés de tant de discussions, ne veulent plus s'impliquer... et redécouvrent les charmes du VDQS. D'autant plus que les vins se vendent bien de toute façon. La priorité est donc ici de régler les problèmes internes avant de redemander le passage de la commission d'enquête de l'Institut. Comme souvent, ce sont aussi les facteurs humains qui bloquent ce type de dossier...

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