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Carillon européen

La vigne - n°114 - octobre 2000 - page 0

Les compagnons des côtes du Rhône ont initié la création d'un carillon mobile. Il célèbre les neuf villes européennes de la culture de ce siècle et la diversité des cépages de l'appellation.

En 1995, les compagnons des côtes du Rhône, association organisatrice du ban des vendanges, ont relancé la célébration de l'ouverture des vendanges en Avignon (Vaucluse). En même temps, ils ont fait revivre la tradition du carillonnement. Une façon de renouer avec l'histoire de la cité papale qualifiée par Rabelais ' d'Avignon île sonnante ', en raison de son grand nombre de clochers. ' Pour fêter le ban de cette année 2000, nous voulions organiser une manifestation exceptionnelle ', commente Anne-Marie Martin, vice- présidente de l'association des compagnons. C'est le musicologue André Gabriel, spécialiste de l'art campanaire, qui va leur souffler l'idée : ' Pourquoi ne feriez-vous pas réaliser votre propre cloche ? 'La proposition fait rapidement l'unanimité et, après maintes réunions, se transforme en un projet encore plus ambitieux : la création d'un carillon mobile, composé de neuf cloches en bronze. Chacune d'elles est associée à l'une des neufs capitales européennes de la culture, dont Avignon fait partie aux côtés de Bergen, Bologne, Bruxelles, Cracovie, Helsinki, Prague, Reykjavik et Saint-Jacques-de-Compostelle. La coutume veut en effet que les cloches portent le nom d'une marraine. De plus, les compagnons voulaient renforcer leurs liens avec Avignon, capitale des côtes du Rhône. La réalisation de l'instrument a ainsi été co-financée par la ville et l'association des compagnons. Les neuf cloches arborent également le nom de l'un des neuf cépages de l'appellation, histoire de témoigner de sa diversité. ' Nous avons choisi les plus répandus. Le viognier a été attribué à Bologne car il possède ces mêmes qualités de complexité et de séduction. Le cinsault a été assorti à Prague, le grenache à Bruxelles... ', explique Anne-Marie Martin. Les symboles ne s'arrêtent pas là. Ces joyeuses ambassadrices ont été fondues au jardin des Doms, lieu surplombant le palais des Papes, à l'occasion de la fête de la musique. ' Autrefois, lorsqu'une communauté se dotait d'une cloche, elle la faisait fondre sur ses terres, explique Pierre Paccard, responsable de la fonderie du même nom et artisan de cette réalisation, car ce rituel rapproche l'humain de la chose sainte. '.La manipulation s'est reproduite toutes les deux heures pour donner naissance au carillon des côtes du Rhône. Un beffroi mobile, conçu par l'entreprise France Carillon et décoré par un ébéniste avignonnais, sert de plateau. Les notes attribuées à chacune des cloches (leur poids varie entre 3 et 21 kg) se répartissent sur une octave complète, augmentée d'une note altérée. ' Nous avons recherché une gamme permettant de jouer facilement la Coupo Santo ', explique un compagnon. Le carillon a été inauguré le 2 septembre, à la fête du ban en Avignon. Aujourd'hui, cet ensemble instrumental repose chez un compagnon, en attendant d'être vraisemblablement entreposé dans le péristyle de l'Hôtel de ville et, par la suite, dans le palais des Papes. Il devrait également voyager à travers le monde pour accompagner la promotion des côtes du Rhône. ' Nous lui souhaitons une vie de communication intense ', prédit Anne-Marie Martin.

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