L'Italie fait une exception pour le champagne

Sur un marché italien toujours chauvin en terme de consommation de vin, le champagne fait figure d'exception française. Après les bons résultats obtenus en 1998 sur ce marché (+ 22 % en volume et + 27 % en valeur par rapport à 1997), les expéditions de champagne vers l'Italie se sont développées au même rythme qu'en 1998, pour atteindre 9,4 millions de bouteilles en 1999. Ce pays est le neuvième client à l'export pour les vins français, mais le cinquième pour le champagne. C'est un marché mature et il n'y a pas eu de phénomène de sur-stockage en prévision des fêtes de l'an 2000. ' Les chiffres d'expédition ont mieux collé à ceux de la consommation, constate-t-on à l'interprofession. Ce marché reste bien cadré par les marques qui ont su contingenter leurs expéditions. De plus, la distribution italienne n'est pas dominée par les grandes et moyennes surfaces. Le réseau des magasins spécialisés a un poids important et il y a moins de risque de surchauffe avec de tels acheteurs. ' Le consommateur italien privilégie le haut de gamme. En comparant les expéditions vers l'Italie et vers la Grande-Bretagne, deux marchés d'égale population, on constate que le prix moyen par col est, respectivement, de 100 F et 77 F. ' L'acheteur latin aime les grandes signatures. Les cuvées spéciales représentent 22 % des expéditions vers l'Italie et seulement 8 % vers la Grande-Bretagne ', constate Daniel Lorson, responsable de la communication au Comité interprofessionnel du vin de Champagne. Certes, le passage à l'an 2000 a permis d'élargir ce marché : 80 millions de bouteilles de vins mousseux auraient été consommées à cette occasion. Mais au-delà de ' l'épiphénomène réveillon du siècle ', selon les analystes, le marché des vins à bulles est en pleine expansion chez nos voisins latins et le champagne profite de l'opportunité.