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Un contrat à terme sur le vin

La vigne - n°115 - novembre 2000 - page 0

Euronext, née en 1999 de la fusion des bourses de Paris, d'Amsterdam et de Bruxelles, lance un contrat à terme sur le vin. C'est une première. Pour l'instant, il se cantonne au marché des primeurs des crus classés du Bordelais : les propriétés doivent couvrir au moins 15 ha et pratiquer la vente en primeur depuis au moins cinq ans. 140 étiquettes sont concernées. Ce type de contrat sur une marchandise existe déjà pour le blé ou le colza. C'est comme un contrat d'assurance permettant de se couvrir sur un prix entre le mois de juillet, avant les vendanges, et celui de novembre de l'année ' n + 2 ' (ou plus tard), date à laquelle la livraison physique du vin a lieu. Il ne donne pas une cotation des vins et n'intervient pas sur les circuits de vente classiques.' C'est un contrat facultatif, explique Brigitte Le Ridou, en charge du dossier à Euronext. Il débutera au premier trimestre prochain pour les primeurs 1999 et 2000. Notre objectif pour l'an 2001 : 3 000 contrats (caisses) par jour. Il s'agit d'un contrat dont l'alchimie est parfois difficile à trouver. Nous allons informer les professionnels sur ses avantages. Entre production et négoce, il faudra un intermédiaire pour souscrire ses contrats. Notre commission sera de 2 à 3 euros par caisse. ' Prenons un exemple : en juillet 2000, un propriétaire ne connaissant évidemment pas encore son prix de sortie du millésime 2000 en primeur a pour objectif de vendre sa caisse à 400 euros. Sur le marché à terme, un acheteur se présente à ce prix, le propriétaire lui vend 1 000 caisses. En mars 2001, sur le marché physique, en fonction de la qualité, la caisse sort finalement à 390 euros. Le producteur vend ses 1 000 caisses à ce prix à son réseau habituel de négociants. Il pourra aussi racheter ses contrats sur le marché à terme au prix de la place. Il récupérera donc là (vendue 400 euros, rachetée 390 euros) les 10 euros perdus sur le marché physique. A Bordeaux, la profession est plutôt sceptique. Si l'idée marche, elle pourrait s'étendre à d'autres régions.

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