'Tout progrès par rapport à la lutte d'assurance est un bien, qu'il s'agisse d'agriculture raisonnée, intégrée ou biologique. L'agriculture raisonnée permet d'utiliser plus intelligemment les phytos. L'agriculture biologique propose une démarche plus globale d'intégration de la plante dans son milieu et l'agriculture intégrée va aussi dans ce sens. Aujourd'hui, pour continuer d'exister, l'agriculture biologique doit s'identifier clairement et produire des volumes plus importants pour gagner du terrain. Je pense qu'une évolution de la réglementation est nécessaire. Un système de cahier des charges strict, avec la possibilité d'une dérogation provisoire et contrôlée par une commission régionale, pourrait permettre de faire face à certains problèmes techniques, comme la flavescence dorée, tout en continuant à travailler en 'bio' sur les autres maladies, la fertilisation, la gestion des sols... L'agriculture biologique, encadrée par un cahier des charges depuis plus de vingt ans, a déjà prouvé sa capacité à s'autocontrôler. Il serait donc possible de gérer efficacement ces dérogations. Je considère que la non-utilisation de produits de synthèse ne devrait pas sous-tendre notre travail et nous servir de bannière. Ce choix a été fait au départ car il était nécessaire de se positionner contre la lutte systématique. Mais la situation s'est figée, ce qui nous met dans une position parfois difficile à tenir et pas forcément la plus judicieuse compte tenu des nouvelles générations de produits. Il faut revenir à l'essentiel : la préservation du milieu et l'intérêt des consommateurs. ' (1) Institut technique de l'agriculture biologique.