'Sur le front de l'étiquetage, l'orientation libérale donnée par la Commission nous inquiète. Pour protéger nos mentions traditionnelles, il faut définir, au niveau communautaire, une liste positive exhaustive en ce qui concerne les mentions facultatives réglementées (la deuxième des trois catégories de mentions prévues dans le texte). Les mentions libres (troisième catégorie) ne doivent pas galvauder celles contenues dans la deuxième catégorie. Un exemple : ' vendanges tardives ' doit être protégée comme une mention facultative réglementée, mais il est inconcevable que des mentions telles que ' vendange ramassée tardivement ' ou ' vendange de Noël ' soient permises dans les mentions libres. Autoriser ces ' synonymes ' reviendrait à galvauder les mentions traditionnelles. Ce serait la porte ouverte au pillage et à la banalisation des termes qui ont fait la grandeur de nos vins. Sur le plan franco-français, un débat existe sur le partage des mentions traditionnelles. Doit-on libéraliser une utilisation jusque-là réservée aux appellations, en les ouvrant aux vins de pays ? La Cnaoc dit non. ' Château ', ' vendanges tardives ' ou ' sélection de grains nobles ' sont particulièrement discutés. Ces mentions s'appuient sur des conditions de production spécifiques et ont été bâties dans le temps par les appellations. On ne peut pas les galvauder en les ouvrant à toute la viticulture française. C'est une position difficile et le ministère tranchera. Mais si on lâche là-dessus, demain, sur le plan international, c'est la porte ouverte à tout et une AOC ne voudra plus rien dire. C'est une question de survie économique pour les appellations. '