Le règlement n° 1493/1999 portant sur l'OCM (organisation commune du marché) vitivinicole est paru au Journal officiel des communautés européennes le 14 juillet 1999. Depuis, les règlements d'application se succèdent. Le dernier ' gros morceau ' concerne les règles de désignation et de présentation des vins. Concrètement, c'est l'utilisation de termes tels que ' cru ', ' château ', ' vendanges tardives ' ou ' sélection de grains nobles ' qui est en jeu. Seront-ils toujours protégés ou va-t-on vers leur banalisation ? Devant l'absence de consensus, les pays membres et la Commission elle même étant divisés, la parution du texte, encore repoussée, n'est plus attendue avant le mois de mars.En ce qui concerne l'étiquetage, comme sur les autres règlements de la réforme, la philosophie de la Commission européenne est plus libérale. Avec l'ancienne OCM, tout ce qui n'était pas autorisé était interdit, avec deux listes de mentions : les obligatoires et les facultatives. Dans le nouveau texte, la Commission prévoit trois catégories de mentions : les obligatoires, les facultatives réglementées et - grande nouveauté - les mentions libres. Tout l'enjeu est de savoir ce qui sera mis dans la deuxième et la troisième catégories, la première catégorie ne posant pas de problèmes. Les négociations battent leur plein. A ce premier niveau du débat, toutes les familles de la filière de l'Hexagone sont unanimes pour souhaiter une protection des mentions traditionnelles, en argumentant qu'elles s'appuient sur des méthodes d'élaboration ou des modes d'obtention précis. Par contre, sur un second plan, les vins de pays français souhaitent utiliser des mentions aujourd'hui réservées aux vins d'appellation. Enfin, en toile de fond de tout cela se trouvent les négociations à venir sur l'organisation mondiale du commerce : en l'absence de règles d'étiquetage précises dans l'Union européenne, comment protéger ces mentions sur le plan mondial ?