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Entretenir le sol ne signifie pas forcément désherber

La vigne - n°118 - février 2001 - page 0

Avec des herbicides indisponibles ou risquant de provoquer des accidents et d'autres qui se retrouvent dans les eaux, le désherbage chimique se complique. Cette situation conduit les techniciens à parler d'entretien du sol, et non de désherbage au sens strict.

En raisin des faibles quantités d'oryzalin disponibles et du jaunissement provoqué par l'usage du flazasulfuron dans les vignobles septentrionaux, les programmes de désherbage chimique risquent d'être délicats à mettre en place. Face à cette situation, plusieurs notes régionales ont été écrites pour épauler les vignerons.Les techniciens bourguignons, franc-comtois et sancerrois appartenant au Groupe régional d'études viticoles (Grev) ont rédigé conjointement une note dans ce sens. ' Nous nous trouvons dans une situation d'impasse technique avec les seuls herbicides de prélevée, écrivent-ils. L'enherbement naturel maîtrisé (ENM) devient donc une technique intéressante pour les viticulteurs qui souhaitent poursuivre l'entretien de leur sol par le seul usage d'herbicides. ' Face aux accidents survenus avec le flazasulfuron, ils ne déconseillent pas totalement son usage, mais demandent seulement à ne pas l'utiliser en situations chlorosantes. Comme aucun symptôme de jaunissement n'a été signalé dans le vignoble méridional, les techniciens ne désapprouvent pas non plus le flazasulfuron dans cette région, mais uniquement dans un cadre de stratégie d'alternance. Concernant la distribution de cet herbicide, et quelles que soient les conclusions des experts judiciaires sur son rôle dans le jaunissement du feuillage, une chose est pratiquement sûre aujourd'hui : Zeneca-Sopra ne commercialisera plus Mission et Katana. ' Dans le cadre de la loi antitrust relative à la fusion entre Novartis et Zeneca Sopra pour la constitution de Syngenta, la société doit se séparer d'un certain nombre de substances actives, le flazasulfuron en fait partie ', rapporte l'une des notes régionales. Les deux notes insistent sur le respect de l'environnement. Celle rédigée par le Grev prône l'alternance des matières actives dans le temps et dans l'espace. Lors d'un désherbage de prélevée en application unique, elle déconseille l'emploi des herbicides régulièrement retrouvés dans les eaux régionales, et tout particulièrement ceux à base de triazine ou de diuron. En zone méridionale, les techniciens demandent à ce que les herbicides de prélevée ne soient plus appliquer sur toute la surface du sol. Ces produits peuvent être réservés au rang, ' pour l'inter-rang, il existe d'autres solutions : travail du sol, herbicides de postlevée, tonte... ', indiquent-ils. Un peu plus loin, ils demandent de privilégier les applications en deux passages, pour mieux maîtriser les flores difficiles, éviter l'apport massif de plusieurs molécules au même moment, et raisonner le choix de la matière active par rapport à l'époque d'application et à la flore visée. Cependant, il est souligné que le diuron, surtout intéressant pour maîtriser la flore estivale, ne doit pas être utilisé avant la mi-mai Pour améliorer la qualité des eaux, les techniciens méridionaux souhaitent que des solutions alternatives à la terbuthylazine et à la simazine soient privilégiées. Ces deux matières actives sont, en effet, les plus fréquemment détectées dans les eaux souterraines et les eaux de surface. ' Il faut leur préférer d'autres molécules de prélevée, hors diuron, ou mieux, adopter des stratégies basées sur l'emploi d'herbicides de postlevée, type ENM. Si toutefois vous utilisez ces matières actives, il ne faut pas intervenir après la fin mai. ' Les professionnels du désherbage chimique indiquent cependant qu'il existe d'autres solutions : l'enherbement, temporaire ou permanent, le mulching, le travail du sol ou encore le désherbage thermique, ' idée très ancienne, remise au goût du jour '. Ils indiquent aussi que ces pratiques peuvent être alternées, dans l'espace comme dans le temps. ' L'entretien des sols ne se limite pas à la destruction des mauvaises herbes ', annonce en préambule la note méridionale. D'après les notes rédigées par les chambre d'agriculture de Côte-d'Or, Saône-et-Loire, Yonne, Hérault, Var, Aude, Vaucluse, Pyrénées-Orientales, Gard et Bouches-du-Rhône, l'ITV France, les services régionaux de la Protection des végétaux, le Syndicat général des vignerons des côtes du Rhône, le Comité technique viticole du Jura et la Sicavac.

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