A Chablis en 1999, puis à Gevrey-Chambertin l'an dernier, la Saint-Vincent tournante a connu son record d'affluence avec 100 000 visiteurs, mais aussi quelques rixes et comas éthyliques. L'effet de foule et les longues files d'attente sous la météorologie de janvier n'offrent pas les meilleures conditions de dégustation, ni une image valorisante pour des vins plutôt de haut de gamme. Autre difficulté, l'équilibre budgétaire de la fête. Pour l'édition 2001, les 27 et 28 janvier derniers à Meursault, les vignerons ont offert 28 000 bouteilles et financé la prestation des 250 gendarmes à hauteur de 300 000 F. Ils paient également la TVA sur les recettes (vente de verres, banquet, bal...) assimilées à un acte commercial. Le budget s'élève à 5,5 millions de francs, soit la moitié des années précédentes où la publicité s'étalait jusque dans le métro parisien. Environ 60 000 personnes se sont déplacées à Meursault, dont l'invitée d'honneur, Barbara Hendricks.Aujourd'hui, la Saint-Vincent tournante bourguignonne, plus grande fête vigneronne de France, se cherche. La confrérie des chevaliers du Tastevin a décidé de nouvelles orientations. Le grand connétable, Louis-Marc Chevignard, tient à conserver la gratuité des dégustations et refuse d'organiser la fête dans un palais des congrès. ' On ne doit pas faire deux choses à la fois : fêter notre saint Patron et vouloir communiquer. Sinon, on obtient le résultat inverse et les gens repartent mécontents. Il faut attirer moins de monde pour éviter l'effet de masse et accueillir des visiteurs de qualité. Cette année, nous avons reçu, en particulier, de nombreux journalistes belges, quelques japonais et anglais. Nous voulons donner une image simple du vigneron et de son accueil. ' En 2002, Montagny, près de Buxy, mettra en pratique ce retour aux sources : la fête religieuse, la solidarité et l'entraide du secours mutuel. En 2003, les vignerons devraient organiser une fête discrète dans un lieu encore indéterminé.