Grâce aux inclinaisons de sa lame, le sécateur de Bahco permet à la main de rester droite dans le prolongement de l'avant-bras.
Avec la taille arrivent les tendinites ou autres ' troubles musculo-squelettiques du membre supérieur '. Pour limiter ces traumatismes, les sociétés Deville et Sandvik (aujourd'hui baptisée Bahco) ont commencé une étude en 1995, en partenariat avec la MSA et le docteur Yves Roquelaure, du CHU d'Angers, pour mettre au point un sécateur manuel ergonomique.La position de la main, souvent inclinée par rapport au poignet lors de la coupe, crée des traumatismes et diminue la force appliquée sur le sécateur. Les concepteurs des sécateurs PX et PXR ont donc incliné latéralement et verticalement la lame de cet outil afin que la main reste le plus souvent dans sa position naturelle, dans le prolongement de l'avant-bras. ' J'ai trouvé ce sécateur très évident, témoigne Christophe Héraud, dans le Bordelais, l'un des soixante-dix testeurs des prototypes en 1999. La position de la lame évite de casser le poignet lors des actes de force. ' Il n'a mis qu'une à deux heures pour s'habituer à cet outil ; d'autres ont pris plusieurs jours pour trouver leurs marques. ' Habituellement, j'ai des douleurs dans la main qui me réveillent la nuit, témoigne Michel Bourigault, dans le Maine-et-Loire. L'an dernier, j'ai taillé avec ce sécateur pendant deux mois, et ma main n'a jamais été engourdie. ' Les vignerons-testeurs sont dans l'ensemble plutôt séduits par ce nouvel outil. Les critiques, lorsqu'elles existent, portent sur le revêtement des poignées qui s'est parfois effrité. Certains ont trouvé ce revêtement agréable, d'autres ne l'ont pas apprécié. ' La partie élastomère doit être posée à chaud, explique Dominique Lambelé, chez Bahco. Or, cette règle n'a pas toujours été respectée et les revêtements n'ont alors pas tenu. Mais cela n'arrivera plus. ' Le dessin des poignées a été étudié pour épouser au mieux la forme de la main, afin d'éviter que les efforts se concentrent sur une faible surface. Différentes tailles sont proposées en fonction de la largeur et de la longueur de la main. Au total, cinq paires de poignées sont commercialisées. Les critiques concernant leur forme sont rares, sauf pour l'un des onze vignerons interrogés, qui trouve l'arrête de la poignée fixe trop anguleuse. ' On apporte une solution mais pas la solution, précise Dominique Lambelé. Il faut alterner les outils, respecter des temps de repos et limiter les torsions pour éviter les douleurs. ' Enfin, toujours pour prévenir les traumatismes, trois têtes de coupe sont disponibles, la plus petite tranche des diamètres de bois de 15 mm. La MSA la conseille aux tailleurs ressentant des douleurs : sa taille réduite les oblige à limiter la grosseur des bois sectionnés. La tête de coupe moyenne convient aux bois de 20 mm de diamètre. Mais la MSA est plus réservée sur l'utilisation de la plus grande tête de coupe, destinée aux bois de 30 mm de diamètre. ' Avec elle, les vignerons sont tentés de couper des plus gros diamètres, et donc de forcer ', explique Emmanuelle Jennepin, à la MSA de la Marne. Ces nouveaux sécateurs sont vendus avec des accessoires : deux ressorts supplémentaires, l'un souple, l'autre plus dur, un produit nettoyant pour les lames et les clés permettant de démonter l'outil. Le coffret contenant le modèle à poignée fixe (PX) est vendu 336 F HT ; pour le modèle à poignée tournante (PXR), il faudra débourser 445 F HT. Les gauchers devront quant à eux attendre le Sitévi 2001 pour trouver sécateur à leur main.