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Renaissance d'un vignoble

La vigne - n°120 - avril 2001 - page 0

En dix ans, des passionnés du vin ont réussi à recréer un vignoble dans les vallées de la Léze et du Douctouyre. Cet automne, ils ont élaboré leurs premières cuvées.

Planter de la vigne en Ariège, au milieu des herbages et des troupeaux ? Le projet, porté par un petit groupe de passionnés du vin, a plutôt fait sourire au démarrage, puis il a fini par convaincre. L'Onivins a accordé des droits de plantation, les élus ont subventionné une partie des investissements, et les futurs consommateurs ont apporté leur soutien au travers d'une souscription.En 2000, après dix ans d'efforts, les quatre exploitations, regroupées au sein du GIE des Vignerons ariégeois, ont réalisé leurs premières vendanges et renouer avec un passé oublié. L'Ariège était le seul département du sud de la France à ne plus avoir d'activité viticole. Le vignoble a pourtant couvert jusqu'à 16 000 ha, produisant des vins réputés qui s'exportaient jusqu'en Angleterre. La taille en cordon de Royat est née ici, dans une ferme école créée par Napoléon. Mais après le coup d'arrêt dû au phylloxera, les producteurs n'ont pas replanté et la vigne a rapidement disparu du paysage ariégeois. ' Nous avons eu le déclic au cours d'un voyage en Savoie. Si dans les Alpes, il est possible de produire de bons vins, pourquoi ne pas essayer dans les Pyrénées ?' raconte Marc Vigneau, le directeur de l'Apajh, l'association pour adultes et jeunes handicapés, qui gère une exploitation agricole à Montegut-Plantaurel. Pour créer de nouveaux postes de travail protégé, il était à la recherche de productions complémentaires. Ce projet viticole, avec ses dimensions économiques et culturelles, pouvait offrir des possibilités d'intégration valorisantes aux personnes handicapées. Il a également séduit quatre agriculteurs : Christian Gerber, Philippe Babin, Andréa et Christian Zeller, installés dans les vallées de la Lèze et du Douctouyre, qui ont décidé de se lancer tous ensemble dans l'aventure. Les plantations ont commencé en 1998, avec une densité de 4 000 à 5 000 pieds par hectare et un objectif de rendement de 45 hl par hectare. A terme, le vignoble couvrira 42 ha, répartis entre les cépages merlot, cabernet franc, cabernet sauvignon, syrah, tannat et chenin. Le matériel a été acheté en Cuma. Deux chais ont été construits chez les Zeller, ainsi qu'à l'Apajh. ' Nous avons conçu un outil adapté à nos choix de vinification. Mais nous avons aussi tenu compte des possibilités des personnes handicapées qui vont y travailler, de façon à offrir à chacun un poste adapté ', explique Jean-Louis Thouet, le maître de chai, chargé de former et d'encadrer l'équipe. La commercialisation des vins se fera par l'intermédiaire du GIE. ' Nous allons d'abord servir les 600 souscripteurs qui ont accepté de parrainer notre projet, et qui bénéficieront durant cinq ans d'une cuvée réservée, explique David Mainardi, chargé de la vente et de la communication. Nous comptons ensuite trouver des débouchés locaux auprès des particuliers et des restaurateurs, qui souhaitent pouvoir mettre des vins du pays sur leur table. '

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