Les systèmes antigel ont fonctionné plusieurs nuits en avril.
Il a fait froid en avril, et parfois trop froid pour des bourgeons tout juste sortis de leur coton. Dans le vignoble charentais, des températures de 0 à - 2°C ont été enregistrées sous abri. Elles sont descendues plus bas au niveau des bourgeons, surtout le 20 avril. ' Même des bourgeons encore dans le coton ont été touchés, indique Vincent Dumot, à la station viticole de Cognac. Il est très difficile d'estimer les dégâts aujourd'hui. Au maximum, 30 % du vignoble seraient touchés, mais à des degrés très variables. Malheureusement, de nombreuses vignes grêlées l'an dernier, qui ont eu du mal à débourrer, ont gelé ensuite. ' Certains bourgeons secondaires démarraient début mai, mais pas partout. ' A la suite du gel, des vignerons ont apporté des engrais ou de l'azote pour favoriser le redémarrage de la végétation, regrette Vincent Dumot. Cette intervention ne sert pas à grand-chose. 'Dans les Bouches-du-Rhône, les 15 et 18 avril, la température est tombée à - 3 ou - 4°C, touchant fortement quelques communes, mais les yeux de la base semblaient vouloir repartir début mai. Dans l'Yonne, les systèmes antigel ont tourné ; les techniciens attendaient la sortie des inflorescences pour évaluer les effets du froid, notamment sur des zones non protégées. ' Les feuilles extérieures ont été touchées, mais pas systématiquement les bourgeons ', précise Guillaume Morvan, dans l'Yonne. Dans le Bordelais, la température est descendue à - 2,5°C en avril, entraînant des gelées, mais sans gravité. Des zones à l'abri du vent ou dans les bas-fonds ont également été touchées en côtes de Provence et dans la vallée du Rhône, avec des dégâts allant de 5 à 10 %. Dans le Muscadet, il a fait - 3°C la nuit du 19 avril. Des dégâts à des degrés très variables concerneraient 10 % du vignoble. En Champagne, le thermomètre affichait - 4,5°C certaines nuits, les protections antigel ont fonctionné, et les dégâts restaient limités avec, généralement, moins de 10 % des bourgeons touchés.