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Côtes de Duras, le vrac souffre

La vigne - n°121 - mai 2001 - page 0

'On n'est pas un bordeaux, on est un duras. ' Cette affirmation lancée par Gilbert Geoffroy, président du syndicat des vins AOC des côtes de Duras (Lot-et-Garonne), témoigne de la difficulté de l'appellation à trouver son identité. Avec une moyenne de 110 000 hl produits par an, ce vignoble de 2 200 ha fait office de lilliputien au regard de ces deux puissants voisins, le Bordelais et le Bergeracois. Quand ces derniers souffrent, les côtes de Duras accusent le contrecoup. Pourtant, ' l'appellation se porte plutôt bien ', analyse Thierry Bonnet, président de l'Union interprofessionnelle des côtes de Duras. Les ventes directes (hors vrac) ont quasiment doublé, à 65 000 hl, pendant les trois années civiles comprises entre 1996 et 1999, confirmant une tendance lourde. 20 % des volumes commercialisés sont dirigés à l'exportation. Le prix de vente moyen, départ propriété, d'un côtes-de-duras en bouteilles (blanc, rouge ou rosé) atteint 23 F, celui d'un rouge élevé sous bois (15 % des 64 000 hl des rouges) grimpe même à 37 F. En revanche, la production en vrac (42 % des volumes), écoulée via le négoce bordelais avec des tarifs plongeant à moins de 4 F/l pour les blancs ou 6,50 F/l pour les rouges, est une réelle source d'inquiétude. C'est là que le bât blesse.Si les ventes en vrac de blancs se tiennent relativement bien avec, fin avril 2001, près de 300 hl d'avance (à 15 000 hl) en comparaison avec avril 2000, les ventes de rouges accusent un net retard de 2 000 hl (à 5 893 hl) sur la même période. ' Nous incitons les vignerons qui livrent en vrac à développer leurs ventes directes, par exemple à la coopérative, souligne Gilbert Geoffroy. Et surtout, nous entendons nous faire connaître auprès du grand public. ' En quête de notoriété, les côtes de Duras lancent, avec un petit budget de 500 000 F, une opération de ' conquête nationale ' déclinée sur le thème : ' Duras, le plus secret des grands terroirs '. Dans sa tentative d'émancipation, le vignoble pourrait bien se laisser séduire par une adhésion auprès de l'interprofession des vins du Sud-Ouest et s'affranchir d'une tutelle bordelaise parfois pesante.

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