Le temps d'agir

L'inertie est la force principale des armées, il ne faudrait pas qu'elle le devienne aussi pour notre filière. Après les vendanges et les vinifications, il serait bon que l'ensemble des intervenants enclenchent les réformes de fond. Des nuages noirs s'amoncellent sur nos certitudes. On attend toujours le déclic. Notre dossier du mois analyse comment la consommation baisse en France, y compris pour les appellations, dans une quasi-indifférence. A l'export, nous les avons déjà analysés : les résultats 2000 étaient mauvais. Le rapport Berthomeau vient à point nommé poser les questions qui fâchent. Nous ne pouvons qu'encourager tous les vignerons à le lire pour se forger leur propre opinion. A la lumière de la concurrence accrue, ce rapport appelle à la mise en place d'un plan stratégique pour toute la filière. Il fustige les habitudes et autres guéguerres régionales et propose des solutions. Tout est à construire, à condition que la volonté professionnelle soit là.
Malheureusement, pointent déjà ceux qui tirent le frein à main . Le premier semestre 2001 a révélé un léger mieux pour les exportations (+ 3,5 % en valeur), est-ce la peine de s'inquiéter ?
En Bourgogne, le président de l'interprofession déclare que ' la Bourgogne n'est pas aussi pessimiste que le rapport Berthomeau '. Il est vrai qu'on mobilise plus difficilement sur le thème de la remise en cause. Pendant tout l'été, la presse généraliste a consacré de nombreux papiers aux problèmes de notre filière. La clientèle sait. En cette rentrée, foires aux vins obligent, les dossiers spéciaux sur le vin y pullulent . Notre produit jouit encore - et c'est une chance exceptionnelle - d'un superbe capital de sympathie.
Alors est-ce la peine de s'inquiéter ?