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L'été des rapports

La vigne - n°135 - septembre 2002 - page 0

Après le groupe Berthomeau, le Sénat et les interprofessions ont fait part de leurs propositions pour renforcer la compétitivité de la viticulture française. Deux points de vue s'affrontent.

Avant de partir en vacances, les sénateurs ont apporté de l'eau au moulin de Jacques Berthomeau. ' Nous avons fait nôtre sa proposition de créer une nouvelle catégorie de vin à côté des AOC ', expliquait Gérard César, lors d'une conférence de presse le 10 juillet. Ce jour-là, ce sénateur publiait son rapport sur l'avenir de la viticulture française. Il préconise la création d'une nouvelle catégorie intitulée ' vins des régions de France '. Ce seraient des vins de cépages produits à bas coûts. Ils alimenteraient des marques d'entreprises qui seraient de taille à se battre contre celles du Nouveau Monde. Ils appartiendraient à la famille des vins de table. L'autre famille comprendrait les AOC et les vins de pays issus d'une région précise et vendus sous son nom. Les sénateurs préconisent d'en confier la gestion à l'Inao. Le groupe Berthomeau estime, au contraire, qu'il faudrait un organisme nouveau pour les vins de pays à l'origine définie. Les autres recommandations du rapport sénatorial sont moins révolutionnaires.
Début septembre, c'était autour du Cniv (Comité national des interprofessions de vins) de diffuser le fruit de ses réflexions. Le document s'appelle Ambition 2010, comme une réponse à Cap 2010 du groupe Berthomeau. Nulle part, il ne préconise la création d'une nouvelle catégorie de vins. Il s'appuie sur une analyse du marché international en quatre segments : tout en haut, les vins d'art, puis ceux de dégustation, les fun et, enfin, les basiques. Selon les interprofessions, la France doit se retirer de ce dernier segment, appelé à disparaître. Elle doit assouplir les règles de production et d'étiquetage des AOC positionnées sur le segment fun, défini comme celui des vins de marque au goût standard. Elle doit tirer vers le haut les vins de dégustation. Le Cniv énonce dix chantiers pour y parvenir. Il préconise de laisser davantage de marge de manoeuvre aux régions pour définir leur offre. Il ne veut surtout pas voir une partie des vins de pays rejoindre les AOC car les premiers, produits selon des règles moins coûteuses, viendraient couper l'herbe sous le pied des secondes.

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