DEPUIS DES DÉCENNIES, il est interdit de réaliser des plantations nouvelles de vignes sans indication géographique en France. Cette interdiction prendra fin au plus tard en 2016, année à partir de laquelle les viticulteurs pourront obtenir un droit à la croissance pour toutes les catégories de vin. C'est l'un des résultats de la réforme de la Pac adoptée en juin dernier par l'Europe.
Cognac s'en réjouit. Mais la région veut que les choses changent dès 2015, voire 2014. Bien que le cognac soit une eau-de-vie d'AOC, ses vignes sont sans indication géographique. Les producteurs n'ont donc pas le droit de faire des plantations nouvelles. Or, « les marchés sont repartis. Et le vignoble a du mal à alimenter la demande. Nous demandons l'ouverture d'un contingent spécifique de plantations pour les vignes à eau-de-vie d'appellation », indique Jean-Bernard de Larquier, vice-président du BNIC, l'interprofession de Cognac.
Pour l'instant, le reste de la viticulture voit d'un mauvais oeil la demande de Cognac, rappelant que la région a déstabilisé ses voisins en déversant ses surplus sur les marchés des vins de table à la fin des années quatre-vingt-dix, lorsqu'elle allait mal. Devant cette levée de bouclier, le ministère de l'Agriculture ne lui a pas encore donné gain de cause. Mais elle pourrait bien obtenir satisfaction lors du conseil spécialisé des vins de FranceAgriMer, le 18 décembre.
Quoi qu'il en soit, les lignes ont déjà bougé. En novembre, le conseil des vins de FranceAgriMer a donné son aval pour qu'il y ait des plantations nouvelles de vignes sans IG dès l'an prochain en dehors des bassins de production. Les Franciliens, les Normands et les Réunionnais vont pouvoir agrandir leur vignoble. L'ensemble de leurs demandes porterait sur près de 300 ha.