Les forces cachées de la filière

Cet été, l'Inra de Montpellier a remis à l'Onivins une analyse financière des entreprises vitivinicoles françaises. L'Office n'a pas voulu rendre ce rapport public, prétextant qu'il analyse nos faiblesses et que la primeur des résultats revient à un groupe de travail, qui doit se réunir au début de l'année prochaine. Six mois pour prendre connaissance d'un rapport ! En ces temps de crise, on pourrait rêver d'une plus grande réactivité. D'autant plus que, selon nos informations, ses conclusions vont à l'encontre des analyses communes au sujet des difficultés de la filière française. L'étude de l'Inra montre que le négoce se déconcentre depuis dix ans. Le poids relatif des dix entreprises les plus importantes ne cesse de diminuer. Mais cela ne semble pas dramatique car la performance financière des négoces n'a rien à voir avec leur taille. Ceux dont la rentabilité des capitaux propres est la plus forte sont de taille moyenne et ont un lien très fort avec le vignoble. Or, jusqu'à présent, tout le monde préconise la constitution de groupes de même taille que les leaders australiens ou américains, afin de pouvoir lutter à armes égales contre eux. L'étude de l'Inra suggère qu'il faudrait compter sur les David français pour terrasser les Goliath du Nouveau Monde.