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Jura, professionnalisation de la communication

La vigne - n°128 - janvier 2002 - page 0

C'est à l'unanimité que le Comité interprofessionnel des vins du Jura a décidé de doubler la cotisation volontaire obligatoire pour l'amener à 2,74 euros/hl (18 F/hl). Ces moyens ont permis de compléter les campagnes pour les blancs et les rosés, réalisées localement pendant les vacances, par une première vraie communication nationale, en septembre dernier. ' Rondeur, caractère, volupté... Prêt pour une nouvelle expérience ? ', tel était le slogan des vins du Jura. L'affichage était accompagné de spots radio.
Cette campagne sera reconduite. Elle constituera, avec la Percée du vin jaune, les deux axes majeurs de communication. ' Les vins du Jura sont appréciés par les Francs-Comtois, mais méconnus hors de leur région, en dehors d'un cercle d'initiés. On connaît le vin jaune, mais on n'en a jamais bu ', résume Sylvie Rousset, la nouvelle directrice de l'interprofession. Or les Francs-Comtois ne suffisent pas à écouler la production, d'autant qu'après trois grosses récoltes (1998, 1999 et 2000), les stocks atteignent 160 000 hl. Mais ils n'inquiètent pas Jean-Marie Courbet, président de la société de viticulture du Jura. ' Avec la petite récolte de 2001 (60 000 hl, contre près de 100 000 hl les années précédentes), les stocks vont baisser. Ici, on a des vins qui se stockent. Il faut attendre sept ans pour le vin jaune, trois ans pour le vin de paille, deux ans pour le macvin. '
Ce millésime a été marqué par des pressions mildiou et oïdium relativement bien jugulées. ' Les effets des traitements antibotrytis ont été flagrants ', ajoute Guillaume Blanchet, au Centre technique viticole (CTV). ' Les cépages précoces, comme le chardonnay ou le poulsard, ont le plus souffert du botrytis. Les autres ont profité d'un mois d'octobre superbe ', indique Pierre Rolet, président de l'appellation Arbois. Les vignerons ont opéré des tris sévères pour conserver le meilleur du millésime. Le rendement est d'ailleurs parfois plus proche des 40 hl/ha que des 60 hl, les vignerons laissant jusqu'à 30 % de la vendange sur pied. ' Ceux qui ont bien travaillé en amont et qui ont trié obtiennent des cuvées tout à fait correctes ', souligne Jean-Marie Courbet.

Mais le millésime a été marqué par la décision, à l'unanimité, du syndicat de Château-Chalon de ne pas revendiquer l'appellation. Les producteurs d'autres vins jaunes n'ont pas toujours compris cette décision et craignent que leurs vins en prennent ombrage. ' La moitié du vignoble de Château-Chalon a grêlé le 4 août , rappelle Jean-Marie Courbet. Les baies atteintes ont vite pourri. De plus, l'acidité, nécessaire pour les vins de garde, était faible fin septembre. Enfin, la récolte a subi des attaques de botrytis importantes. Les vendeurs de vendange ont été pénalisés, les coopérateurs aussi. Mais ce qui a prévalu, c'est que Château-Chalon, fleuron des vins du Jura, ne tombe pas dans la médiocrité. ' D'autres ont considéré cette décision, prise fin septembre, un peu rapide, les conditions météo s'étant grandement améliorées par la suite, et ils regrettent qu'un agrément à la parcelle n'ait pas été réalisé. ' On l'a fait en 1993. C'était un tel casse-tête qu'on a juré de ne plus recommencer ', indique Jean-Marie Courbet.
Embauchée à la fin de l'année 2000 par la chambre d'agriculture, Mélanie Berton a bien avancé sur les sujets qui la préoccupent : diminuer la pollution vinicole, travailler sur les problèmes d'environnement et d'érosion avec le CTV. A Arbois, après une étude du bassin versant de la Cuisance, les vignerons s'apprêtent à signer avec la mairie une convention de raccordement à la station d'épuration. Les travaux se poursuivent sur les autres bassins du Jura. Cette région espère bien diminuer de 80 % la pollution vinicole d'ici à quatre ans.

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