Dans l'urgence, j'ai loué un tank à lait

Dans le Jura, les vendanges ont démarré avec un mois d'avance sous des températures caniculaires. Trouver du froid fut une priorité.

Christophe Richard, à Le Vernois (Jura), possède 5,30 ha de vigne en Gaec avec sa mère. Cette année, il a débuté les vendanges le 20 août, soit un mois en avance. Il a dû s'organiser en urgence, mais surtout trouver une solution pour refroidir la vendange. ' Les deux premiers jours, l'équipe de vendangeurs a récolté toute la journée, avant de ne plus travailler que le matin, où la température des jus allait de 15 à 17°C, alors que l'après-midi, elle atteignait les 30°C. J'ai donc loué un tank à lait pour refroidir les moûts . ' A la sortie du pressoir, la moitié du moût était pompée et mise dans la cuve. L'autre partie était transférée dans le tank de 900 l, dans lequel tournait une hélice qui homogénéisait le liquide au fur et à mesure qu'il se refroidissait. ' En une heure, la température baissait de 7°C. J'y laissais les moûts pendant 1 h 30 à 2 h pour que la température descende à 20°C . ' Coût de l'opération : 300 euros pour toutes les vendanges.
Jacques Tissot, vigneron à Arbois (Jura), possède une trentaine d'hectares. Il a non seulement investi dans un tank à lait, mais aussi loué un camion frigorifique pouvant accueillir 20 t de vendange. La nuit, il y empilait les caisses remplies de raisins à 30°C pour les refroidir. Le matin, la vendange ressortait à 17°C. Ce système reste toutefois très onéreux, car la location coûte environ 152,45 euros par jour.
Autre solution : s'équiper en urgence. C'est ce qu'a fait Jean-Marie Courbet, vigneron à Nevy-sur-Seille (Jura). ' Nous avons acheté un Kreyer. Ce n'était pas prévu pour cette année, mais c'était ça ou nous perdions la récolte , explique sa femme. Un électricien est venu faire un branchement provisoire, car notre compteur n'était pas adapté . ' Des frais en plus...