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Fête de la Saint-Vincent

La vigne - n°129 - février 2002 - page 0

Lors d'un défilé haut en couleur, les représentants d'une soixantaine de villages champenois ont voulu montrer que la Champagne n'a pas connu que la prospérité.

'La Champagne a traversé elle aussi des moments difficiles. Si elle s'en est sortie, c'est parce qu'elle a su se montrer solidaire ', déclare Patrick Boivin, secrétaire général de l'archiconfrérie Saint-Vincent des vignerons de la Champagne. En effet, cette organisation est née dans les années 1930, dans un contexte de crise, sous l'impulsion du comte Chandon qui souhaitait réunir les différentes confréries de la région. Cependant, au cours des années 1970- 1980, la participation commune s'est essoufflée.

Soucieux de préserver l'image d'une Champagne soudée auprès des médias et du grand public, Brigitte Chandon-Moët et Michel Janisson ont remis cette manifestation à l'honneur au début des années 1990. Depuis, Evelyne Roques-Boizel pour le négoce et Maurice Vollereaux pour la propriété se partagent la présidence de l'archiconfrérie, perpétuant ainsi la tradition. ' Nous organisons chaque année une journée où tous les acteurs de la filière se retrouvent dans un contexte non économique (...). Vignerons et négociants doivent former un duo exemplaire ', explique Patrick Boivin.
Le défilé qui a eu lieu le 19 janvier dernier à Epernay (Marne) fut un grand moment : vignerons et grandes maisons ont descendu, côte à côte pour la première fois, l'avenue de Champagne en costumes traditionnels, sous les bannières et les bâtons de saint Vincent, patron des vignerons. Messe solennelle célébrée par monseigneur Louis, évêque de Châlons-en-Champagne (Marne), en l'église Notre-Dame, discours de personnalités, remises de diplômes d'honneur et de médailles, nouvelles intronisations, soirée de gala, rien ne fut laissé au hasard. Le tout sous les yeux intéressés d'un bon millier de badauds. Il faut dire que pour l'occasion, la ville d'Epernay avait mis les petits plats dans les grands (mise à disposition de locaux, décoration des rues...). Même les commerçants y sont allés de leur touche personnelle en décorant leurs vitrines aux couleurs du champagne, y voyant là un atout touristique supplémentaire pour redynamiser le centre-ville.

Mais la Saint-Vincent, c'est aussi l'occasion pour tous les opérateurs de la filière d'échanger leurs opinions quant à l'avenir de la Champagne. ' Notre image ne doit pas se retrouver dévaluée par une production mal raisonnée ', rappelle Patrick Boivin.
D'ailleurs, André Enders, directeur de l'interprofession, a mis en exergue la réalité économique : ' 2001 restera dans les annales comme une année de transition avec des résultats en demi-teinte (...). Gardons cependant à l'esprit que le marché français a encore une belle marge de progression . ' Au-delà du côté festif peuvent se préparer des décisions importantes... Avec un budget entre 38 112 et 45 735 euros (250 000 et 300 000 F) et de nombreux bénévoles, le pari de la Saint-Vincent champenoise semble gagné. Au cours de la douzaine de réunions annuelles nécessaires à la préparation de cette fête a même germé l'idée d'une autre fête, en juin, à l'occasion de la saint Jean, patron des cavistes. Pour le rendez-vous de janvier 2003, les Champenois pensent même inviter des confréries étrangères.

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