ImprimerLe salon des vins de Loire était particulièrement axé cette année sur l'export. Un enjeu de taille pour une région où la situation économique des opérateurs est parfois difficile.
La seizième édition du salon des vins de Loire s'est tenue, du 4 au 6 février, à Angers (Maine-et-Loire) . C'est l'une des plus belles manifestations de niveau régional du paysage vitiviticole français, avec Vinisud qui a lieu à Montpellier (Hérault) mi-févier. 567 exposants ont présenté leurs vins à des acheteurs, que l'on espère de plus en plus faire venir de l'étranger. ' Les vins de Loire sont exportés à hauteur de 20 %. Nous souhaitons atteindre, à terme, 35-40 %. C'est une question de survie car le marché français souffre ', explique un responsable. Rappelons que les vins de Loire représentent le troisième vignoble d'appellation en France (73 000 ha, 67 appellations), derrière le Bordelais et la vallée du Rhône. A l'heure où nous écrivons ces lignes, le nombre de visiteurs n'est pas connu. La journée du lundi 4, la plus fréquentée, a encore été bonne cette année. Le mardi, moins couru, n'a pas été mauvais, selon de nombreux exposants. Traditionnellement, ce salon très stable accueille autour de 8 000 visiteurs, dont 12 % d'étrangers.
Au CFCE (Centre français du commerce extérieur), on souligne l'intérêt des étrangers pour les vins de Loire. ' Mais il est difficile de faire venir des Américains, d'autant que Vinisud est dans quinze jours et que le Midi a l'avantage de la modernité et de la découverte, du moins dans les esprits . ' Cette année, les Etats-Unis étaient l'invité d'honneur, et l'Irlande, l'invité découverte. ' Pour nous, les Etats-Unis ont encore un réel potentiel , indique-t-on. La consommation par habitant est à la hausse (10,7 l/an) et les vins de Loire, par leur diversité, peuvent aller au-delà des 3,4 % de parts de marché en volume que nous représentons au sein des vins français, soit près de 40 000 hl . '
A signaler qu'à l'entrée du salon, une opération caritative, montée par des étudiants, recueillait des fonds (ventes de vins fournis gratuitement par les exposants) pour les sinistrés du 11 septembre.
De son côté, l'Irlande est vue comme l'un des rares pays émergents du vieux Continent. ' C'est la Grande-Bretagne d'il y a quelques années. ' La consommation locale de vin est à la hausse (28,7 l/an/hab). ' En Loire, nous avons beaucoup d'appellations et de vins de pays. C'est difficile à comprendre pour les étrangers. Il y a beaucoup de travail d'information en amont. Venir à un salon où toute l'offre de la région est présente, c'est intéressant, mais je ne pense pas qu'on puisse y faire son marché sans avoir bien préparé ses visites ', indique-t-on sur un stand. ' Je viens de recevoir un acheteur étranger dont le souci est de trouver, à court terme, un vin allemand, un italien et un français ! Cela ne nous laisse pas beaucoup de place ', avance un négociant. C'est notamment dans ce souci de présenter une gamme que cette année 2001 a été fertile en regroupements dans la région avec, par exemple, l'alliance Bahuaud-Chainier dans le négoce ou Alliance Loire pour les coopératives et, dans la foulée, la reprise de Rémy Pannier. Sur le salon, des stands étaient présentés en conséquence.
A l'étranger, la région Loire a un autre atout à faire jouer, à ce jour passé plutôt inaperçu, c'est son classement récent au patrimoine de l'Humanité par l'Unesco : une exposition photographique était là pour sensibiliser les visiteurs.
Du côté des exposants, ils sont nombreux à compter sur ce salon pour trouver des raisons et des moyens d'espérer, car la situation des cours et des marchés n'est pas très florissante. Du côté de l'organisation, on reste serein : ' La région est en train de se construire. Ce salon est maintenant incontournable. Nous ne souhaitons pas aller au-delà du nombre d'exposants actuels, car cela impliquerait d'ouvrir une autre salle et de pouvoir faire venir 1 000 visiteurs de plus ; or, nous ne voulons que des visiteurs-acheteurs, ce n'est donc pas évident. ' En fait, ces exposants supplémentaires, dont certains frappent à la porte, ne pourraient pratiquement être que des caves particulières, car la quasi-totalité des négociants et des coopératives de la région sont déjà là.
Deux motifs d'optimisme cependant. D'abord, la qualité du millésime 2001. De l'avis de plusieurs experts, il serait, pour l'ensemble des vins de Loire, du niveau de 1997, l'année récente de référence. Les liquoreux sont très prometteurs, et ce après un millésime 2000 plus hétérogène. Ensuite, la bonne présence des vins de Loire en restauration. A l'occasion du salon, cette région a été la seule à communiquer sur les premiers résultats partiels du nouveau panel ' restauration ', mis en place par la filière : les vins de Loire sont présents dans 53 % des restaurants traditionnels en France et leurs parts de marché s'établit à 23,8 % pour les AOC.