Le texte sur l'agriculture raisonnée est annoncé alors que l'Inao travaille à l'intégration de cette démarche dans chaque décret d'appellation.
Début 2001, l'Inao demandait aux syndicats viticoles d'intégrer la protection de l'environnement dans les décrets d'appellation. En préservant l'environnement, les AOC préserveraient leurs terroirs. La commission d'enquête ' Terroir et environnement ', chargée de ce dossier, proposait au comité national de l'Inao, en avril 2001, que toutes les AOC passent en agriculture raisonnée. L'idée était de rédiger un décret horizontal pour tous les vins AOC, et d'ajouter une phrase dans chaque décret d'AOC. ' Cette idée a été abandonnée. On nous a dit qu'on allait trop vite ', rapporte Alain Mur, secrétaire de la commission d'enquête. Il a été jugé préférable de partir de l'existant, en demandant aux syndicats de défense de réaliser localement un état des lieux pour voir ce qui était envisageable afin d'intégrer l'agriculture raisonnée progressivement, dans chaque décret, AOC par AOC.
Aujourd'hui, alors que le texte transversal va sortir, l'Institut ne dispose pas encore de toutes les remontées d'information. L'approche est aussi différente. L'Inao raisonne par AOC, le décret considère l'exploitation. ' A terme, on va dans le sens d'une intégration de l'agriculture raisonnée aux conditions de production des AOC. Le problème de l'étiquetage sera alors résolu. Mais une autre question devrait vite se poser. Le système d'agrément s'appuie sur les syndicats de défense. Or, les exploitations sont qualifiées par des organismes certificateurs. Comment articuler tout cela ? ', s'interroge Alain Mur.
La cohabitation du décret avec des démarches déjà existantes telles que Typhlo, Terra Vitis, Vinéalis et VRC, Ampélos, etc., amène aussi à s'interroger. Comment ces marques vont-elles perdurer ? Comment pourront-elles communiquer ? Chacun attend les modalités d'application du décret afin de se prononcer. Mais pour la plupart, leurs cahiers des charges n'auront pas de mal à s'aligner sur le référentiel national, minimum requis à l'avenir, d'autant que certains vont déjà plus loin dans le respect de l'environnement.