ImprimerLe texte en préparation traite de production végétale, mais n'aborde pas la phase de transformation.
'Nous sommes très marqués par notre démarche filière et nous avons toujours du mal à nous intégrer dans des textes transversaux ', juge Patrick Dhuisme, directeur de la CCVF. Le décret en préparation devant s'appliquer à l'agriculture en général, il ne tient pas compte des spécificités des filières. Le problème des effluents n'est pas abordé, ni les économies d'eau pouvant être réalisées en amont dans un chai, ni l'hygiène des caves... ' L'aspect plantation est survolé, ajoute Thierry Coulon, de l'ITV. Or, c'est important pour des plantes pérennes. Le choix conditionne plein de choses : la vigueur des souches par exemple, et ce qui en découle . ' ' Nous produisons du vin, pas du raisin ', ajoute Arnaud Descotes, au Comité interprofessionnel du vin de Champagne. Or, le référentiel n'aborde pas du tout la phase de transformation. ' Les vignerons adhérents à la coopérative pourront être qualifiés, mais pas la coopérative , résume Patrick Dhuisme. Il faut prendre l'initiative de rédiger un cahier des charges qu'on s'imposerait si rien ne sort sur la partie transformation. ' Pour Jean-Marie Bidault, directeur de l'ITV, nos spécificités pourraient être prises en compte au niveau des exigences régionales.
Mais pour éviter que le texte en préparation arrive, sur certains points, en contradiction avec les spécificités de notre filière, le conseil de direction de l'Onivins a décidé, le 20 février dernier, la mise en place d'un groupe de travail.
La structure atomisée de la production amène aussi son lot d'interrogations. Certains déclarants de récolte sont des doubles actifs ou des retraités. ' Pour les coopératives, cela sera difficile à gérer. Il faudra faire de gros efforts pour que le maximum de vignerons rentrent dans cette démarche. Sinon, les caves devront doubler la gamme existante, en séparant les apports issus de l'agriculture raisonnée des autres , ajoute Patrick Dhuisme. On va réfléchir à la manière d'aider les petites exploitations et les pluriactifs à entrer dans la démarche . ' ' Quid des exploitations sans successeur ', ajoute enfin Thierry Coulon.