Parue le 14 février dernier, la directive sur la commercialisation autorise la vente de vignes génétiquement modifiées.
Il en a fallu du temps pour que cette directive sorte. Elle est restée bloquée de longs mois dans les arcanes de la Commission et du Conseil européens car elle traite d'OGM (organismes génétiquement modifiés). Passe encore que l'on autorise du colza ou du maïs manipulés, mais des vignes, non ! avaient décrété plusieurs Etats membres. Ils avaient donc refusé de signer le texte.
Sans que l'on sache trop pourquoi, ils ont fini par changer d'avis. La directive sur la commercialisation des plants (n° 2 002/11/CE), parue le 14 février 2002, autorise la vente de vignes génétiquement modifiées. Avant de franchir ce pas, il faudra respecter les précautions d'usage, c'est-à-dire vérifier que ces vignes et leurs vins ne sont dangereux ni pour l'homme, ni pour l'environnement. Le texte apporte une autre assurance : il confirme qu'un cépage modifié ne pourra pas porter le même nom que celui d'origine. Son obtenteur devra, au minimum, lui accoler un suffixe pour le distinguer de l'original. Comme aucun cépage transformé n'est encore en passe d'être commercialisé, ces règles ne seront pas éprouvées avant plusieurs années. En revanche, d'autres seront d'application plus immédiate.
La directive qui doit être incluse dans le droit français au plus tard le 23 février 2003, définit des règles d'étiquetage et de conditionnement. Elle interdit notamment de briser le lien qui unit plusieurs bottes de greffés-soudés en un même lot. ' C'est impossible à respecter ', peste un pépiniériste, qui regrette que sa profession n'ait jamais été associée à la rédaction du texte.