Bernard Garneret contrôle les températures à un coût qu'il affirme être inférieur à la concurrence, du fait de la simplicité d'installation de son système.
'J'ai développé mon système en écoutant les vignerons ', explique Bernard Garneret. Il habite au bas de Ladoix-Serrigny, village de la côte de Beaune (Côte-d'Or) où siègent une quinzaine de domaines. Ses voisins lui ont expliqué qu'ils cherchaient la simplicité et la robustesse. Il a voulu réunir ces qualités dans ses Dionysos. Il s'agit de boîtiers qu'il a conçus à force d'allers-retours entre quelques chais et son garage. On les pose sur une cuve. On les relie à une vanne et à une sonde de température. Ils ordonnent à la vanne de s'ouvrir ou de se fermer, selon le besoin, dès que la température dépasse la consigne indiquée par l'utilisateur.
Les boîtiers peuvent aussi commander une pompe de remontage. Si Bernard Garneret tient ses objectifs, dès l'an prochain, ils rempliront une quatrième fonction : recueillir les relevés de densité de la sonde, dont il achève la mise au point. Les Dionysos sont ou non pourvus de clavier de saisie. Dans le premier cas, ils coûtent 412 euros/pièce, dans le second, 305 euros. Ces montants incluent une sonde de température. Avec les modèles aveugles, on modifie les consignes à partir d'un clavier amovible.
Dans la configuration la plus simple du système, les boîtiers sont indépendants. Chacun affiche et contrôle la température de sa cuve. Il n'y a pas de centralisation des commandes. On ne peut pas modifier les consignes depuis un unique endroit. Si on souhaite le faire, il faut relier les boîtiers à un coffret de regroupement ou à un ordinateur. On s'ouvre alors une autre possibilité. On peut acheter, dans les deux cas, une alarme sonore qui prévient le caviste en cas de dépassement inacceptable de la température dans une cuve. Au coffret, on relie au maximum 24 cuves. Il vaut 610 euros. Il réunit en un même lieu les informations et les commandes relatives à ces cuves.
Lorsqu'on opte pour l'ordinateur, il faut acquérir le logiciel Dionysos qui conserve en mémoire l'évolution des températures et en trace la courbe. Bernard Garneret le facture 1 067 euros. Avec cet outil, on peut surveiller les fermentations et modifier les consignes depuis son bureau. Leurs utilisateurs le jugent convivial et simple. Certains d'entre eux souhaiteraient pouvoir positionner, sur les courbes, leurs interventions oenologiques. Pour l'instant, ils doivent se contenter de les noter dans le bloc-notes associé à chaque cuve.
Contrairement aux autres systèmes, les régulateurs ne sont pas réunis dans une armoire de commande. Ils se trouvent dans les boîtiers. De ce fait, on ne voit pas de chemin de câble tapissé de fils. Seuls deux fils parcourent le chai. L'un fournit l'électricité, l'autre relie chaque cuve à l'ordinateur ou au coffret de regroupement. Ce dernier est un bus. Il véhicule les valeurs de température et les ordres de changement de consigne. Cette conception simplifie grandement les installations et leur agrandissement. Elle explique la compétitivité du système. ' Nous sommes 30 à 40 % moins cher que la concurrence ', affirme Bernard Garneret. Les cinq utilisateurs que nous avons joints n'ont pas fait d'étude de marché poussée pour vérifier cette affirmation. Le Dionysos leur a paru tellement évident de simplicité qu'ils ont passé commande.