ImprimerL'Union des oenologues de France s'oppose à un projet de l'OIV relatif à la teneur en ochratoxine dans les vins.
Lors de son congrès annuel, fin mai à Pau (Loire-Atlantique), l'Union des oenologues de France (UOEF) a dénoncé un projet de l'OIV fixant à 2 microgrammes par litre la dose maximale d'ochratoxine admissible dans les vins. Ce projet sera soumis à l'assemblée générale de l'Office le 28 juin, et probablement adopté. Le seuil retenu est inférieur à celui des céréales (3 µg/kg), qui sont pourtant la principale source d'apport de cette toxine d'origine fongique. ' Or, le traitement des vins dépassant ces doses nécessiterait des quantités de charbon telles qu'au final, leur qualité serait dépréciée ', explique Dominique Foulon, responsable de la commission vin et santé de l'UOEF. Selon les oenologues, l'OIV n'a pas tenu compte de l'avis des professionnels. Ils avaient proposé 3 µg/l. Ils persistent. L'UOEF a adopté une motion demandant de fixer la norme à ce seuil. Elle va l'adresser à l'OIV.
Autre sujet d'inquiétude : la révision de la directive européenne 2000-13 concernant l'étiquetage des produits alimentaires. La nouvelle mouture devrait paraître début 2003. Les oenologues redoutent qu'elle s'applique au vin. Dans cette perpective, l'UOEF est sur le point de constituer un groupe de réflexion quant à l'affichage des produits allergisants. Il s'agit des sulfites, des produits à base d'albumine d'oeuf comme le lysozyme, des dérivés du lait, du poisson, du gluten, mais cela ne concerne pas les gélatines, reconnues non allergènes. La teneur en aluminium extractible dans les vins sera également suivie de près. L'aluminium, suspecté d'avoir une influence sur la maladie d'Alzheimer, est présent dans les bentonites et le kieselguhr. Il s'agira d'établir une cartographie de ce métal dans les vins. ' Il faut savoir que les doses concernées sont très faibles en regard de celles apportées par d'autres aliments ', tient à nuancer Marie-Madeleine Caillet, responsable de la commission technique de l'UOEF.