ImprimerLe 39 congrès mondial des confréries bachiques s'est tenu dans le Lubéron (Vaucluse), du 6 au 11 juin. Au programme : visites de vignobles, dégustations, colloque et un défilé haut en couleur.
Ils sont venus de Suisse, des Pays-Bas, du Canada, du Portugal, des Etats-Unis, d'Italie, d'Autriche, de la France entière et même... de Slovénie ! Le 39 e congrès mondial des confréries bachiques a réuni trente confréries et quelque 350 congressistes. Cette année, c'est la Commensale du Lubéron, dont le siège se trouve à Cucuron (Vaucluse), qui a été désignée par la Fédération internationale des confréries bachiques (FICB) pour accueillir ce rendez-vous annuel. Elle succède à l'Orégon (Etats-Unis) et laisse sa place à la Slovénie pour 2003. Chaque année, un pays est retenu par la FICB pour recevoir cette manifestation.
' Le Lubéron constitue l'expression la plus évidente de la Provence , souligne Yves Rousset-Rouard, président de la Commensale du Lubéron. C'est une destination de vacances très connue. En revanche, l'appellation homonyme a connu des vicissitudes dans sa mise en place et souffre d'un déficit d'image. L'organisation de ce congrès est un moyen d'y remédier. ' Au-delà, l'opération a permis de resserrer les liens avec les appellations voisines partenaires de l'organisation : Côtes du Ventoux, Châteauneuf-du-Pape, Beaumes-de-Venise. ' C'est une occasion de motiver les troupes à l'intérieur de l'appellation, en fédérant les caves particulières et coopératives autour d'un même objectif : donner la meilleure image de nous-même s ', poursuit Yves Rousset-Rouard.
Alors tant pis si le temps, très pluvieux, a un peu perturbé la bonne organisation de ce rassemblement, où les participants partagent la même philosophie : la promotion et la défense de l'identité du terroir qu'ils représentent. ' Je suis né entre deux pieds de vigne, il y a 70 ans. Le vin est une passion et toute ma vie, je serai candidat pour porter la bonne parole, lance Guy Rousselet, membre de la Consulat de la Vinée de Bergerac. Nous sommes mandatés par l'interprofession pour faire la promotion des treize appellations de notre vignoble en France et à l'étranger, mais c'est surtout chez nous qu'il y a le plus de travail à faire. ' Chaque année, sa confrérie participe à des manifestations, des actions ponctuelles, intronise des personnalités... Bref, elle se fait l'ambassadrice des vins de sa région.
Le point d'orgue du congrès a d'ailleurs été le défilé de toutes ces confréries venues du monde entier, dans les rues de l'Isle-sur-la-Sorgue (Vaucluse), à la sortie de la messe oecuménique. Dans ce village, réputé être la capitale de la chine, les antiquaires ont sorti pour l'occasion des objets anciens autour de la culture de la vigne et du vin. Entre temps, les confrères ont parcouru le vignoble provençal, visité les caves, dégusté les vins régionaux et du Nouveau Monde. ' Ce congrès est aussi l'occasion de nouer des contacts avec nos confrères étrangers autour du vin - la fraternité est très importante dans nos institutions - et d'enrichir nos connaissances sur les autres vignobles , explique Maurice Durand, membre de la confrérie des Chevaliers de Beau-Soleil, à Mont-Rolle (Suisse). Le colloque aura nourri cette attente. Les thèmes des vins du Nouveau Monde et des AOC ' à la française ' ont été abordés. ' Ce problème n'est pas franco-français. En Suisse aussi, nous sommes confrontés à la compétitivité des vins du Nouveau Monde ', médite Maurice Durand.