Des coteaux du Lyonnais affranchis

Appellation depuis 1984, les coteaux du Lyonnais ont profité d'un Pida (plan intégré de développement agricole) passé avec la région Rhône-Alpes, en 1996, pour assurer leur lancement médiatique. Par ce biais, la filière a obtenu des pouvoirs publics 183 000 euros sur quatre ans. Cela a permis plusieurs actions de communication : création de produits promotionnels, développement du capital touristique (signalétique dans le vignoble, guide des caveaux...), participation à des salons (Vinexpo Bordeaux et Tokyo, dégustations au Canada)...
Cette AOC, qui produit en moyenne 23 000 hl, est confrontée à la problématique des petits vignobles : financer sa communication avec de petits moyens. Se faire connaître coûte cher et l'autofinancement via le prélèvement des cotisations spécifiques n'offre pas de grosses perspectives. ' Nous sommes passés de 1,50 euros/hl de 1996 à 2001, à 2,00 euros/hl en 2000, explique Régis Descotes, président de la fédération. Le Pida nous aura permis de mettre le pied à l'étrier. ' Reste à capitaliser son intérêt. Comme le notent des opérateurs, le contexte économique s'est dégradé depuis que le Pida est arrivé à son terme. La crise du voisin beaujolais inquiète. ' Nous avons construit notre image autour de Lyon et de sa gastronomie. Il ne faudrait pas que nos efforts soient anéantis par un amalgame ... ', estime un producteur indépendant.
Pour l'instant, les coteaux du Lyonnais tirent leur épingle du jeu. ' Les cours du vrac sont restés stables. Le niveau des stocks est bon ', confirme Patrick Tayol-Guyot, négociant et ancien président de la commission interprofessionnelle. Les opérateurs se rassurent en misant sur le poids prépondérant des ventes en direct. ' La clientèle de particuliers est fidèle à ses producteurs ', explique l'un d'entre eux. C'est d'ailleurs essentiellement ce public qui est visé avec le jeu-concours Les Lyonnais célèbres, organisé par l'association interprofessionnelle des coteaux du Lyonnais pendant tout l'été. Coût de l'opération : 60 000 euros. A la rentrée, le syndicat se lance dans le recrutement d'un mi-temps pour assurer la promotion touristique du vignoble.