Le creux de la crise semble passé. Le marché, apuré par les distillations et une petite récolte, redémarre en bonne position.
Après trois années difficiles, les vins de table et de pays voient le bout du tunnel. Des signes de reprise sont perceptibles sur le marché des rosés. Ces derniers ont déjà bénéficié d'une demande soutenue dans la deuxième moitié de la campagne dernière. En cumul sur 2001-2002, les VDT rosés du Midi ont totalisé 532 000 hl, soit + 3 %. L'activité a été encore plus soutenue pour les VDP avec 893 000 hl échangés dans la couleur, soit + 25 % par rapport à 2000-2001. ' Pour ces derniers, les cours sont restés quasiment stables à 49,34 euros/hl ', note Jean Courty, de l'Onivins de Montpellier. ' On a même manqué de volumes pour certains acheteurs ', se souvient un courtier de l'Aude. Compte tenu de cette forte demande et des récentes conditions climatiques difficiles, de nombreux domaines et caves coopératives du Midi ont joué la carte de la vinification en rosé pour cette année.
Bien leur en a pris, car les inondations du Gard ont entraîné une crainte de pénurie chez de nombreux acheteurs, et donc une frénésie autour de ces vins. ' On estime que la catastrophe va entraîner une baisse d'environ 1 Mhl, toutes catégories confondues ', poursuit Jean Courty. Comme ce sont surtout les zones de plaine qui ont été inondées, on peut penser que les VDT et VDP seront les plus touchés. Autre phénomène encourageant, la raréfaction : les vendanges en Languedoc-Roussillon seraient inférieures aux prévisions initiales. ' Partout, les caves coopératives annoncent des baisses de 15 à 20 % par rapport à 2001 ', déclare un courtier. ' On s'orienterait plutôt vers une récolte de 15,5 Mhl pour tout le Languedoc-Roussillon ', confirme un observateur. Le marché semble apuré. Tous les éléments sont enfin réunis pour une reprise. Reste que celle-ci devra être maîtrisée. Comme l'analyse un expert, ' la production a dû se serrer la ceinture durant les trois dernières campagnes. Il risque d'y avoir des tentations de rattrapage. Le pire serait une hausse trop rapide des cours, entraînant un décrochage des prix sur les marchés à l'export '.