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VENDRE - L'observatoire des marchés du vrac

Rouges L'hémorragie en IGP Aude et Hérault

MICHÈLE TRÉVOUX - La vigne - n°295 - mars 2017 - page 64

Nouveau recul des volumes pour les IGP de département Aude et Hérault. Les prix sont eux aussi à la baisse. Sans changement de cap, l'avenir de ces productions s'assombrit.

Les IGP de département n'en finissent pas de décliner. La tendance se poursuit ces jours-ci. Comme pour les autres vins du Languedoc, le marché a démarré tard. Mais les IGP de département subissent un recul plus marqué que ces derniers.

En IGP Pays d'Hérault rouge, le volume des échanges recule de 30 % par rapport à l'an dernier. En Pays d'Aude, c'est encore pire avec des volumes en baisse de 45 %.

« Le manque de disponibilité lors des précédentes campagnes a provoqué une envolée des cours, qui ne sont plus en phase avec la demande. Il y a cinq à six ans, j'avais une vingtaine de clients. Je n'en ai plus que deux, qui réduisent chaque année leurs achats », témoigne René Vergne, courtier à Béziers.

« Sans garantie sur les volumes, ce segment n'a pas d'avenir », avertit Gilles Gally, chez Jeanjean.

Ce désintérêt des acheteurs affecte les cours, qui reculent encore plus que ceux des VSIG ou des pays d'Oc. L'IGP Pays d'Hérault a perdu 8,80 €/hl par rapport à l'an dernier, à 68 €/hl. À 71 €/hl, le pays d'Aude recule de 6 €/hl. « En matière de prix, les vins de département ne se sont jamais distingués des VSIG. Ils sont même souvent inférieurs aux VSIG de cépage », souligne Jean Courty, de FranceAgriMer.

La cave du Razès a encore élaboré 20 000 hl de Pays d'Aude rouge à la demande de Vinadéis dont elle est actionnaire. « La campagne a commencé plus tard que l'an dernier et février a été très calme. Il faudrait que les retiraisons s'accélèrent car nous avons eu une grosse récolte en 2016 », constate Olivier Ambry, le directeur général.

À la cave de Montagnac, dans l'Hérault, le directeur Jean-Louis Refle s'inquiète de la baisse des cours. « Il faudrait qu'ils se stabilisent si nous voulons continuer à installer des jeunes. À 70 €/hl avec des rendements de 110 à 120 hl/ha, c'est rentable. Mais en dessous, c'est incertain. »

La filière réfléchit à la création d'un vin régional d'assemblage et d'entrée de gamme. Son initiative aboutira-t-elle ? Sauvera-t-elle ces productions ? Cela semble, en tout cas, la seule voie d'avenir à ce jour.

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